Sommet Etats-Unis/Afrique : Une opportunité pour renforcer les liens

La Maison Blanche a invité une cinquantaine de chefs d’État africains à Washington, DC, cette semaine, présentant une occasion historique de renforcer les liens des États-Unis sur le continent. Mais ce serait une erreur de croire que l’Afrique est le principal bénéficiaire des avantages de ce sommet. En effet, c’est une opportunité partagée car l’Afrique constitue un énorme potentiel économique pour les États-Unis.  

L’Afrique est entrain de passer d’un continent qui a besoin d’assistance à un continent d’opportunité. Le continent qui a un PIB de plus de 2 billions de dollars en 2013, lui a valu la seconde place mondiale en matière de croissance économique.

Mais si l’Afrique occupe cette place privilégiée, il n’en reste pas moins que l’engagement des États-Unis envers le continent est à la traîne. La part américaine sur le commerce africain est de seulement 4 %, loin derrière l’Europe et le Moyen-Orient, en termes d’investissements étrangers directs (IED).

C’est une occasion manquée d’autant plus que le taux de rendement que l’Afrique offre sur les IED est plus élevé que la plupart des économies émergentes, soit un pourcentage de 13 % contre 11 %.

L’historique sommet de Washington est une occasion de relever les défis des 2 côtés. Les sommets tendent parfois vers de banales discussions et des séances de photos.

L’importance de cette rencontre ne se concrétisera que par des actions concrètes. La Loi sur la croissance et les possibilités, promulguée en 2000, visant à accroître les exportations africaines vers les États-Unis arrive maintenant à échéance.

Mais à ce jour, nombreux sont les commerces et les investissements entre les États-Unis et l’Afrique qui se résument au pétrole et autres matières premières.

La gamme des interactions doit s’élargir si l’Afrique veut réaliser son potentiel économique. Si c’est le cas, plus d’entreprises américaines pourraient bénéficier des opportunités d’investissement sur ​​le continent. Voici plusieurs priorités pour le faire:

1. Accroître les investissements des États-Unis dans l’infrastructure de l’Afrique auprès de sources publiques et privées. Selon l’institut McKinsey, l’Afrique aurait besoin de 2,6 milliards de dollars d’investissements en infrastructures d’ici 2030, y compris, l’autoroute, l’eau et l’infrastructure des télécommunications.

2. La construction de la prochaine génération de dirigeants africains. Tout aussi important sera des mesures prises pour aider le continent à développer une nouvelle génération d’entreprises et de dirigeants politiques.

3. Améliorer le climat des affaires en Afrique. L’accroissement des échanges et de l’investissement entre l’Afrique et les États-Unis dépendra de la confiance qui règne en matière de macro-économie et des affaires.

Les pays africains doivent continuer à renforcer l’Etat de droit, d’assurer l’inviolabilité des contrats, et que l’arbitrage soit disponible en cas de désaccord.

4. Faciliter les investissements des États-Unis. Plusieurs gouvernements africains ont déjà des organismes d’investissement et de promotion du commerce pour faciliter l’engagement mondial accru.

Pour leur part, les pays africains peuvent faire plus pour atteindre les investisseurs et les entreprises américaines.

Trop de dirigeants américains ne sont tout simplement pas au courant des possibilités d’affaires qui existent en Afrique. Élaborer des stratégies explicites pour attirer l’IED et créer des agences de placement qui aident les entreprises étrangères à identifier les opportunités.

Bintou Diallo
Burkina 24 (Sherbrooke)

Source : McKinsey Global Institute.

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