Burkina : Adieu au signal analogique et bonjour la TNT !
Les chaines de télévision du Burkina ont définitivement cessé d’émettre en analogie depuis le 1er novembre 2019. Toutes se retrouvent désormais sur le bouquet de la Télévision Numérique Terrestre (TNT). L’information a été donnée ce lundi 4 novembre 2019 lors d’un point de presse co-animé par le ministre en charge de la communication, le président du Conseil Supérieur de la Communication, la directrice générale de la Société Burkinabè de Télédiffusion et l’ARCEP.
17 juin 2015, c’était la date butoir précédemment fixée pour le passage à la TNT au Burkina. Mais c’est seulement 4 ans après, c’est-à-dire depuis le 1er novembre 2019 que le signal de l’analogie s’est définitivement éteint sur tout le territoire du Burkina, marquant du même coup le passage intégral à la TNT.
La Télévision Numérique Terrestre, de l’avis du ministre en charge de la communication Rémis Fulgance Dandjinou est un modèle qui prévoit des chaines nationales dans un multiplex qui en compte aujourd’hui 17 chaines et qui prévoit aussi 5 chaines régionales.
« L’idée, dira Rémis Fulgandce Dandjinou, c’est une question de contenu, c’est une question de richesse et de diversité culturelle et c’est également une question d’écosystème de l’audiovisuel ».
Djibo et Seba doivent encore attendent…
A la date d’aujourd’hui, 35 sites devraient être installés mais il n’y a que 33 qui sont opérationnels, en attendant l’installation des sites de Djibo et de Seba. Ce qui donne un taux de couverture télévisuelle à l’heure actuelle de 98%. Mais à en croire le ministre en charge de la communication, des mécanismes sont en train d’être mis en place pour que les sites déjà opérationnels puissent couvrir les deux localités dont les sites ne sont pas encore installés.
Le plus important, selon le porte-parole du gouvernement, est que les éditeurs de presse saisissent cette opportunité afin de créer un contenu riche. Toujours selon lui, c’est la qualité des programmes qui va permettre aux chaines de télévision de vivre à l’intérieur de cet espace.
Si je rentre chez moi et je zappe…
« J’ai foi que c’est une opportunité pour créer des contenus qui sont plus intéressants, pour avoir une diversité médiatique qui satisfasse les Burkinabè. Si je rentre chez moi et je zappe et que je suis 17 chaines qui ont la même chose, la TNT est un échec. Si je vais chez moi et que j’ai 17 propositions différentes de regarder la télévision, la TNT est une richesse et ça justifie que l’Etat ait pris cet engagement et continue à subventionner la SBT afin que cette autoroute de l’information soit ouverte à tous les Burkinabè », explique Rémis Fulgance Dandjinou.
Le président du Conseil Supérieur de la Communication (CSC), Mathias Tankoano, quant à lui, a invité les éditeurs de presse à respecter leurs engagements contractuels parce qu’avec l’extinction du signal analogique, l’institution chargée de réguler les médias sera stricte sur le respect de ces engagements.
La question de survie économique des chaines de télé à l’ère du numérique a été abordée et à ce sujet, Mathias Tankoano estime que c’est aux entreprises de presse qu’il revient d’attirer les publicitaires à travers des contenus intéressants. « C’est le publicitaire qui doit être à la remorque des éditeurs de presse privée » et non le contraire, ajoute le président du CSC.
Réagissant à certaines rumeurs selon lesquelles les téléspectateurs devront payer plus tard pour recevoir la télévision, le président du CSC est catégorique : « Ce n’est pas vrai. L’avènement de la TNT ne saurait être une opportunité pour encore renchérir le coût de la vie des citoyens burkinabè ».
En dehors du décodeur de base (doté du minimum d’équipement technique pour recevoir le signal de la TNT, dont le prix a été plafonné à 10 000 FCFA, aucun autre prix n’est exigé aux téléspectateurs.
Maxime KABORE
Burkina 24