Affaire charbon fin : Iamgold Essakane SA demande une contre-expertise indépendante

L’affaire charbon fin, portant sur la fraude sur l’or dont  la société minière Iamgold  Essakane SA est accusée de s’être rendue coupable,  est pendante devant la justice. Le vice-président régional Afrique de l’Ouest de Iamgold corporation, le Burkinabè Oumar Togyeni affiche la sérénité et demande une contre-expertise.

Dans une interview accordée à nos confrères des Editions “Le Pays” dans leur livraison du 25 septembre 2019, Oumar Toguyeni a été interrogé sur l’affaire dite charbon fin, révélée par nos confrères de “Le Reporter”. 

Le vice-président Afrique de l’Ouest de la société reconnaît que l’affaire a “terni l’image” de Iamgold Essakane SA sur le plan de sa crédibilité et que cela a créé des inquiétudes au sein du personnel. Il dit cependant afficher de la sérénité quant à l’issue du procès qui a été ouvert contre la société. “Laissons la Justice faire son travail. Nous avons confiance en la Justice de notre pays et nous nous défendrons au tribunal. En attendant, c’est notre droit que de bénéficier de la présomption d’innocence“, a-t-il déclaré. “Nous sommes confiants, sereins et nous savons que nous sortirons plus forts de cet épisode“, ajoute-t-il.

Contre-expertise

Oumar Toguyeni précise néanmoins que la société conteste les résultats de l’expertise  effectuée sur le produit litigieux et demande une contre-expertise. “Nous n’avons pas été convaincus par les rapports des experts commis par le Procureur et dont les conclusions suscitent des controverses sur le plan technique, dit-il. Nous pensons que ce qui est fondamental, c’est que les quantités exactes d’or et d’argent dans les conteneurs saisis soient clairement établies, puisque toute l’histoire a commencé par les soupçons de dissimulation d’or dans les conteneurs. C’est pour cela que nous avons demandé et continuons de demander la nomination d’un cabinet d’experts reconnus indépendants, qui puisse procéder à une contre-expertise en vue d’établir les quantités exactes d’or et d’argent contenues dans les conteneurs. Pourtant, notre requête de contre-expertise est pour nous un principe de diligence et de bonne administration”.

Dans l’interview accordée au “Pays”, Oumar Togyeni a aussi souligné que la société Essakane SA respecte les “règles les plus strictes” et apporte sa contribution au développement du Burkina (2 500  employés directs dont 96% de nationaux,  325 milliards de F CFA d’impôts payés de 2010  à  2018, 68% du chiffre d’affaires injecté au Burkina, selon ses dires). 

Pour rappel, nos confrères de “Le Reporter” ont alerté sur une fraude à l’or évaluée à plusieurs centaines de milliards de F CFA. La justice s’est saisie de l’affaire et  deux personnes morales, à savoir les sociétés Iamgold Essakane SA et Bolloré transports et logistics SA Burkina Faso, sont poursuivies pour des infractions de faux en écriture privée de commerce, d’usage de faux en écriture privée de commerce, d’exportation illégale de déchets dangereux, de fraude en matière de commercialisation de l’or et des autres substances précieuses, de blanchiment de capitaux.

12 autres personnes physiques de la société Iamgold Essakane SA, de la société Bolloré Transports et logistics SA Burkina Faso, de la Direction générale des mines et de la géologie (DGMG), du Bureau des mines et de la géologie du Burkina (BUMIGEB) et de la Direction générale des douanes (DGD) sont également poursuivies.

Ouvert le 7 août 2019, le procès a été renvoyé pour ce mois d’octobre 2019. 

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