Ottawa appuie une nouvelle plateforme de diffusion de contenus francophones

En guise d’offensive à la multiplication des contenus sur le Web, le gouvernement canadien prévoit un investissement de 14,6 millions de dollars sur cinq ans pour la création d’une plateforme numérique francophone nommée TV5Monde Plus.

« En créant une nouvelle plateforme, nous donnons à nos artistes et à nos créateurs un accès de plus à un auditoire mondial », a exprimé par voie de communiqué la ministre canadienne du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie, Mélanie Joly.

Le Canada s’était engagé, en octobre 2018, lors du 17e Sommet de la Francophonie à Erevan, à appuyer la création d’une plateforme francophone qui réunirait les diffuseurs publics de TV5Monde pour ainsi renforcer la place du français dans le monde numérique.

Sylvain Lafrance, nommé à titre de président du conseil d’administration de TV5Numérique (nouvelle filiale de TV5 Québec Canada), décrit la « commande » de bâtir cette plateforme qui, au départ, sera exclusivement consacrée à l’exportation des contenus francophones canadiens.

Au cabinet de la ministre du Tourisme, l’on parle d’une « structure flexible » et d’investissements « 100 % canadiens ». Et le projet n’entre pas en compétition avec Tou.tv puisque la future plateforme sera lancée à l’extérieur des frontières du Québec, dans le but de rejoindre le vaste marché des quelque 80 pays membres de la Francophonie.

« Je suis persuadé que ça peut être intéressant pour des gens, dans des pays d’Afrique »

Les architectes du projet espèrent aussi attirer des investissements de la Belgique, de la Suisse et d’autres pays francophones. Dans l’immédiat, les contenus francophones canadiens ne migreront pas sur une plateforme francophone englobante, même si toutes les perspectives d’avenir sont ouvertes, dans un contexte où il reste difficile de prévoir les mutations technologiques.

« La plateforme ne sera pas “directement” accessible au Canada, mais les contenus non canadiens seront disponibles sur les plateformes de nos partenaires [Radio-Canada, Télé-Québec, TV5] et identifiés à la marque TV5. C’est normal, afin de ne pas créer de confusion dans les plateformes numériques », a précisé Sylvain Lafrance.

« Je suis persuadé que ça peut être intéressant pour des gens, dans des pays d’Afrique, de voir ce qu’on fait au Québec. Ils pourront peut-être trouver dans nos contenus des idées d’adaptation et créer des occasions de collaboration. Dans un univers où on est bombardé par la culture anglo-saxonne et américaine, je n’ai rien contre l’idée d’avoir une tribune pour la langue française », a indiqué pour sa part le producteur Louis Morrissette.

Il dit espérer que l’aboutissement de la plateforme mènera à un contexte ou TV5Monde Plus produira du contenu original québécois, canadien et francophone. Du côté de TV5, la décision du gouvernement fédéral de soutenir ainsi le rayonnement de la culture francophone est saluée.

(Sources : Le Devoir)

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