Aide au développement 2015 : une hausse tributaire aux dépenses consacrées aux réfugiés

Selon le rapport de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) publié ce 13 avril 2016,  l’aide au développement s’est élevée en 2015, au total, à 131,6 milliards USD, soit une augmentation de 6,9 % en termes réels par rapport à 2014. Pour ce qui est de l’aide consacrée aux réfugiés dans les pays hôtes, elle a dépassé le double pour atteindre 12 milliards USD.

Si l’on exclut les fonds consacrés aux réfugiés, l’aide reste en hausse de 1,7 % en termes réels, d’après les données officielles recueillies par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE.

L’aide publique au développement (APD) des 28 pays membres du CAD représentait en moyenne 0,30 % du revenu national brut (RNB), soit le même niveau qu’en 2014. Mesurée en termes réels, après prise en compte de l’inflation et d’une vive dépréciation de la monnaie de nombreux membres du CAD face au dollar l’année dernière, l’APD a augmenté de 83 % par rapport à 2000, année du lancement des Objectifs du millénaire pour le développement.

Les données de 2015 montrent que l’aide bilatérale aux pays les plus pauvres a progressé de 4 % en termes réels, conformément à l’engagement pris par les donneurs du CAD d’inverser la récente tendance au recul de ces apports. L’aide bilatérale, laquelle représente environ les deux tiers de l’APD, est l’aide versée par un pays à un autre pays. Une enquête sur les plans prévisionnels de dépenses des donneurs jusqu’en 2019 laisse à penser que les apports dont bénéficieront les pays les plus pauvres continueront d’augmenter.

Les fonds affectés à l’accueil des réfugiés dans les pays donneurs et au traitement de leurs dossiers ont représenté 9,1 % de l’APD en 2015, contre 4,8 % en 2014 (le coût des réfugiés dans les pays donneurs montaient alors à 6,6 milliards USD). Cette augmentation des sommes consacrées aux réfugiés n’a pas significativement entamé l’enveloppe dédiée aux programmes de développement, puisqu’environ la moitié des pays donneurs n’ont pas puisé dans leurs budgets d’aide pour couvrir les dépenses relatives aux réfugiés.

En 2015, 1,5 million de réfugiés, un chiffre sans précédent, ont demandé asile dans les pays de l’OCDE, dont plus d’un million en Europe. Les règles du CAD autorisent les pays membres à comptabiliser certaines dépenses en rapport avec les réfugiés dans l’APD pendant la première année après leur arrivée. Trois pays (l’Australie, la Corée et le Luxembourg) ne comptabilisent pas le coût des réfugiés dans leur APD. Dans d’autres pays (en Autriche, en Grèce, en Italie, aux Pays-Bas et en Suède), les dépenses consacrées aux réfugiés ont absorbé plus de 20 % de l’APD en 2015.

L’aide humanitaire a, elle aussi, progressé en 2015 : +11 % en termes réels, pour atteindre 13,6 milliards USD.

Ainsi que le montrent les données de 2015, l’APD a augmenté dans 22 pays, les hausses les plus marquées étant enregistrées en Grèce, en Suède et en Allemagne. Six pays ont notifié une APD en recul, les plus fortes baisses étant intervenues au Portugal et en Australie. Parmi les différents pays non membres du CAD qui notifient leur aide à cet organe de l’OCDE, ce sont les Émirats arabes unis qui ont affiché le rapport de l’APD au RNB le plus élevé : 1,09 %.

Seuls six des 28 pays membres du CAD, à savoir le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède, ont atteint l’objectif fixé par les Nations Unies consistant à maintenir un niveau d’APD supérieur ou égal à 0,7 % du RNB.

Source : ocde.org

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