CORRUPTION AU BURKINA : LA DOUANE, LES DÉPUTÉS ET LES CONSEILLERS MUNICIPAUX EN TÊTE DE LISTE

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a publié son rapport 2013 sur l’état de la corruption au Burkina. La nouveauté cette année est que la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM) bouscule la hiérarchie des administrations publiques corrompues. Elle prend la deuxième place, derrière la douane, pendant que les élus (députés, maires) sont classés en 2013 plus corrompus que les membres du gouvernement. 

La douane caracole toujours à la première place du classement du REN-LAC des administrations publiques les plus corrompues, selon la perception de 2 000 Burkinabè. Mais le rapport  2013 note une nouveauté.

La DGTTM a pris le deuxième rang, devant la police municipale. « Au cours de l’année 2013, les plaintes et dénonciations des citoyens, relatives aux pratiques irrégulières qui ont cours à la DGTTM enregistrées au RENLAC, mettent au grand jour l’ampleur de la corruption au sein de cette direction », relève en effet le rapport.

Le Réseau a attiré l’attention des responsables de la direction sur cette mauvaise performance de leur service.

Les marchés publics n’ont également pas bonne réputation auprès des enquêtés du REN-LAC. Absents de sesclassements précédents, les marchés publics ont pris la 4e place.

L’administration qui a cependant amélioré son score est la Justice, qui a quitté le trio de tête pour se retrouver au 7epalier.

En ce qui concerne les entités administratives, le ministère de l’économie et des finances occupe toujours la première place.

Dans la hiérarchie administrative, les agents publics les plus corrompus en 2013, selon le rapport, sont les élus (députés, maires et conseillers municipaux). Ils remplacent ainsi les membres du gouvernement qui ont disparu du classement. Les élus sont suivis par les agents  d’exécution et les cadres des administrations.

« Il est temps que [l’Etat] nous montre qu’il n’a pas démissionné »

REN-LAC-remise-rapport-2013

Le Secrétaire exécutif du REN-LAC(g.) remettant le rapport 2013 au représentant de la coopération danoise (Ph : B24)

D’une manière générale, le rapport établi par le Dr Claude Wetta et ses collaborateurs constate que « le niveau de la corruption est en augmentation sur les deux dernières années ».  Il est en hausse de 9 points entre 2012 et  2013.

Une situation qui entraîne le dysfonctionnement des services, la baisse de la fréquentation des services publics et la mauvaise qualité des prestations de service.

Les causes demeurent classiques : la pauvreté,  la vie chère, la cupidité et  le manque d’intégrité, entre autres.

Mais 1991 sur les 2 000 enquêtés croient qu’il est possible d’infléchir cette tendance. Ils proposent notamment de prendre des sanctions exemplaires  en cas de corruption avérée.

« C’est le terrain sur lequel le REN-LAC attend le gouvernement depuis longtemps« , rappelle le Dr Wetta, lors de la cérémonie de lancement du rapport, ce 12 juin.

Le REN-LAC, lui, propose au gouvernement de « faire adopter une proposition consensuelle d’un projet de loi spécifique de lutte anti-corruption ».

Le Dr Wetta a fortement interpellé sur la responsabilité de l’Etat car, dit-il, malgré les efforts qu’il donne l’impression de fournir contre la corruption, « il y a des raisons de douter de sa volonté« .  « Il est temps que [l’Etat] nous montre qu’il n’a pas démissionné« , a terminé le Secrétaire exécutif du REN-LAC.

Abdou ZOURE

Pour Burkina24

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