Sank Business : Des bisbilles entre les actionnaires !

Sank traverse des difficultés à l’interne ! Le nouvel administrateur de Sank Business, Sada Zougmoré, a animé un point de presse le lundi 7 août 2023 à Ouagadougou pour présenter la guéguerre qui existe entre les différents actionnaires. Burkina 24 a pu avoir également la version des faits des concepteurs de la plateforme. Lisez ! 

Sada Zougmoré, nouvel administrateur de Sank Business, a fait comprendre que depuis le 23 décembre 2022, Jules Kadher Kaboré n’est plus le Président directeur général de l’entreprise.

En effet, l’entreprise Sank Business a été rachetée par un autre acquéreur et l’ex administrateur général,  Jules Kadher Kaboré détient 20% des parts et reste co-fondateur de la société. La présente sortie médiatique fait suite à un post sur la page Facebook de l’entreprise le samedi 5 août 2023 de l’existence d’une structure dénommée Sank finance émanant de Sank Money.

« L’application Sank Money est bel et bien un produit de Sank Business et non de Sank finance comme le prétend Monsieur Kaboré. De l’ARCEP à Orange, nous avons toujours utilisé Sank Business dont nous sommes actionnaires à 80% des parts », a signifié Sada Zougmoré. 

Sada Zougmoré présentant l’acte de cession

Il a ajouté que les négociations ont été entamées depuis le 10 novembre 2022 et ont abouti à la signature du 1er acte de cession le 23 décembre 2022 avec un paiement de la somme de 50 Millions de F CFA. En plus, le 31 décembre 2022, selon lui, la charte graphique de l’entreprise a été changée.

A écouter le nouvel administrateur général de Sank Business, un audit technique et financier a  révélé des insuffisances et une refonte de l’application s’imposait. En plus, l’entreprise avait bénéficié d’un prêt du fonds burkinabè du développement économique et social (FBDES) à hauteur de 300 millions de FCFA dont la première tranche de 50 millions avait déjà été versée.

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« Monsieur Kaboré, depuis les USA refuse de faire la mutation. Il estime qu’il ne signera la mutation qu’après paiement du crédit. Il n’arrive pas à justifier l’utilisation faite des 50 millions de FCFA. Pendant que le FBDES, lui, poursuit pour la justification des sommes reçues, il nous met la pression pour le paiement », a-t-il relevé. Sada Zougmoré a expliqué que le FBDES a laissé entendre qu’il faut la mutation et les justifications avant de leur permettre de procéder au paiement.

« Refusant tout règlement à l’amiable, et contre toute attente Monsieur Kaboré, nous dirige vers son avocat. Notre conseil dans un premier temps a essayé un règlement à l’amiable avec son avocat, qui n’a pas voulu coopérer et finalement, on a été entendus par un juge, qui nous a donné raison. Quand l’affaire est allée en justice, sans même attendre la décision de la justice, Monsieur Kaboré a pris le soin de retirer notre chargé de communication de la page Facebook de l’entreprise, et bloque tous les accès de l’application. Les utilisateurs comme les employés ont vu leurs comptes bloqués », a-t-il insisté.

Il a précisé qu’une nouvelle application est disponible et attend les accès pour une migration. En termes d’innovation, Sada Zougmoré a fait savoir que dans 5 ans, Sank Business s’implantera dans la sous-région.

La version des faits des concepteurs 

Burkina 24 a pu avoir la version des faits des concepteurs de la plateforme. Dramane Kiendrébéogo, ancien Directeur général et co-concepteur de Sank Business a noté qu’après quelques difficultés, Boureima Nanema, un opérateur économique burkinabè, les a approchés afin de leur exprimer sa volonté de s’associer avec eux pour travailler. Après des discussions, les deux parties ont trouvé un accord. Le sieur Boureima a acheté 80% des parts de l’entreprise.

Dramane Tiendrébéogo, concepteur de Sank Business
Dramane Tiendrébéogo, concepteur de Sank Business

Pour Dramane Kiendrébéogo, Sank Business n’a pas été vendu mais ce sont des parts de l’entreprise qui ont été vendues. « Mais, il fallait vendre à la hauteur de ce que le Mr (Boureima Nanema) demandait. Parce qu’il a demandé 80% des parts sinon il ne va pas prendre. 

J’ai dit à Jules Kadher Kaboré (promoteur de la plateforme) à l’époque que c’est vrai qu’on a envie de faire avancer notre plateforme mais les moyens nous font défaut. Et il y a un adage qui dit que lorsque le bonheur s’enfonce, si vous avez la chance de couper la queue, n’hésitez pas. Nous avons décidé de couper la queue pour faire vivre Sank Business », a-t-il renseigné.

Selon Dramane Kiendrébéogo après que les deux parties se soient accordées, elles sont passées à la matérialisation de leur collaboration avec la signature de la cession. « Et c’est là qu’ils sont venus, la cession a été signée, moi, j’étais absent à l’époque. Jules et Mr Nanema ont signé la cession. La cession n’a pas été respectée à quelque part », a-t-il souligné.

Sur l’histoire des 50 millions de F CFA, Dramane Kiendrébéogo dit ceci : « Je pense que lorsqu’on veut relater des faits, ne restez pas juste sur la forme mais il y a le fond qui est le plus important. Les 50 millions n’appartiennent pas à Sank Business, les 50 millions n’appartiennent pas à Mr Nanema. 

Les 50 millions c’est l’argent de Jules qu’il a dit (à la partie de sieur Nanema, ndlr) d’enlever dans ce qu’on lui devait et d’aller payer au fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) pour solder un prêt que Sank Business avait contracté ».

À l’en croire, la partie Nanema devrait verser les 50 millions de F CFA au niveau du fonds burkinabè de développement économique et social au plus tard le 28 mars 2023. Mais hélas ! « Le 28 mars, ça n’a pas été chose faite. En avril, il (Jules) rappelle et leur dit que dans la cession, il est écrit qu’il faut payer ça, pourquoi vous n’avez pas fait ? 

On lui a dit, nous, on a payé une entreprise qui ne fonctionne pas d’abord, on ne peut pas payer des prêts. Jules dit ce n’est pas votre argent, c’est mon argent que vous devriez me payer et je vous ai dit de couper et d’aller payer le fonds, est-ce que c’est pour vous ? Ils disent qu’ils ne peuvent pas faire cela », a avancé le co-promoteur de Sank business.

Il a relevé que c’est vers le mois de mai que la partie adverse est allée au fonds burkinabè de développement économique et social pour solder les 50 millions de F CFA. Il se trouve qu’ils ne pouvaient pas faire le paiement, car ils n’avaient aucun document.

« Quand ça commencé à trainer, ils se lèvent pour aller au fonds en mai pour dire on est venu pour payer. Le fonds leur demande comment vous allez payer cette dette, on ne vous connait pas. Vous êtes qui ? Que nous on a payé Sank. On leur dit c’est impossible parce que sur les papiers, nous voyons que c’est Dramane Kiendrébéogo et Jules Kadher Kaboré », a-t-il déclaré.

Dramane Kiendrébéogo a mentionné qu’au passage de la partie Nanema au fonds burkinabè de développement économique et social, on leur avait demandé la convention de prêt. Ils n’en avaient pas. Ainsi, ils ne pouvaient pas effectuer le payement, fait-il comprendre. Après cela, dit-il, ils ont demandé à Jules Kadher Kaboré la convention, ce dernier n’a pas voulu leur remettre pour non-respect de la cession.

L’autre point qui divise les deux parties, selon notre interlocuteur, c’est le fait que la partie Nanema ait créée une entreprise connexe à Sank Business dénommée « Sank Finance ». Pour Dramane et Jules, c’est de l’anarque. Selon eux, l’aile Nanema veut profiter de la notoriété de leur plateforme pour lancer son business.

Chose que les deux promoteurs de Sank Business ne veulent pas cautionner au risque de sortir que dalle et de perdre leur plateforme qui sera engloutie par « Sank Finance ». « Parce que juridiquement parlant, je ne fais pas partie de Sank Finance et Sank Business disparaît. Notre travail devient nul et zéro », a répondu Jules Kadher Kaboré à la partie Nanema d’après Dramane Kiendrébéogo.

Il a confié que plus de ¾ du montant que le camp Nanema leur devait pour la vente des 80% des parts de l’entreprise ne leur sont pas encore versés. Mais la goutte d’eau qui a fait déborder le vase est que le Camp Nanema a opté de verser 30 % de Sank Business à «Sank Finance».

Ce qui revient à dire, selon Dramane Kiendrébéogo que Sank Business n’existe plus et par conséquent leur 20%. C’est au vu cette façon de faire les choses, à l’entendre, que le promoteur de la plateforme a bloqué les accès jusqu’à ce que les choses s’arrangent, a souligné Dramane Kiendrébéogo.

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