Georges Sougué confectionne des sacs à base de pagnes

Georges Sougué est un comptable de formation. Aujourd’hui, il est entrepreneur et évolue pour son propre compte. L’utilisation de tout type de pagne pour la confection des sacs est sa particularité. Il s’est prêté aux questions de Burkina 24. Dans l’entretien qui suit, il partage son expérience. Il présente également l’activité qu’il mène depuis quatre ans.

Burkina 24 (B24) : Présentez-nous votre activité ?

Georges Sougué (GS) : Le  projet que j’ai lancé, c’est beaucoup plus la confection des sacs à base des pagnes des tenues scolaires.  Ce sont des sacs à dos confectionnés avec les tenues scolaires et recouverts d’un transparent pour la protection. Nous sommes dans un pays où il y a de la poussière. C’est pour permettre la durabilité du sac.

B24 : Présentement, vous travaillez avec combien d’écoles pour la confection des sacs ?

GS : Je travaille avec plus de 25 écoles. C’est un contrat de partenariat que je signe avec l’école. C’est un partenariat gagnant-gagnant, car je vends l’image de l’école à travers les sacs confectionnés avec les pagnes de l’école. Aussi, une identité est attribuée pour chaque élève. La durée de vie d’un sac avoisine deux à trois ans.

La majorité des parents d’élèves qui ont payé les sacs avec moi, depuis ma première année, ne payent plus les sacs industrialisés. Pour certains parents, le fait que l’enfant arrive à finir l’année avec le même sac est déjà un soulagement. D’autres payaient trois à quatre sacs industriels par an.

B24 : Depuis combien de temps faites-vous ce travail ?

GS : En gros quatre ans. Ma maman est dans le domaine des sacs depuis plusieurs années. Moi, après mes études, j’ai eu à travailler dans plusieurs entreprises avant de me reconvertir dans ce domaine par la force des choses. Etant donné l’instabilité du monde de l’emploi, c’est pour cela que j’ai décidé de mettre le projet des sacs d’écoles qui m’a permis de rentrer dans le milieu de la couture. Au tout début, je ne savais pas coudre.

B24 : Quels sont les tarifs de vos sacs ?

GS : Le prix varie entre 5 000 et 10 000 F CFA pour les sacs d’écoles. Mais, je confectionne aussi d’autres types de sacs. Il s’agit des valises, des sacs à bijoux, des produits personnalisés pour les entreprises d’environ une trentaine de modèles, des mallettes, des porte-documents, des cartables, des sacs en bandoulière, des bidons d’eau, etc. Le client envoie un modèle de sac et je le reproduis avec un pagne.

B24 : D’où provient la matière première ?

GS : C’est le marché de la place. On utilise du nylon, du chiffon, de la popeline, etc.

B24 : Gagnez-vous votre vie avec ce travail ?

GS : On rend grâce à Dieu. Cela fait quatre ans que le projet est lancé et ça fait son bonhomme de chemin. Je suis en train d’ouvrir une boutique pour commercialiser mes articles. Le peu que l’on gagne, on doit penser à agrandir l’atelier, à payer des machines et avoir un point de vente.

B24 : Quelles sont vos perspectives ?

GS : J’ai dispensé une formation. C’est pour moi une manière d’apporter ma touche. Car, j’estime que les Burkinabè ne partagent pas assez leurs connaissances. J’ai formé sur les accessoires en pagne. C’est-à-dire comment fabriquer un collier, un bracelet, une pochette, comment habiller les chaussures.

Egalement, il s’agit pour moi de montrer comment faire des boucles d’oreille avec du matériel recyclé comme le carton, des bidons d’eau, les chemises cartonnées.

Ce métier, je l’ai appris sur le tas. Pour moi, c’est Dieu qui m’a donné ce don. Ce que je fais, je pense que beaucoup de gens qui sont dans la couture, ce n’est pas évident qu’il en fasse autant. J’ai pris le temps de décortiquer le travail, de savoir ce que les gens veulent avant de vendre mes produits. Je fais mes créations personnelles.

B24 : Quelles sont les difficultés rencontrées dans le métier ?

GS : Les difficultés sont multiples. En premier lieu, c’est la finance. La confection des sacs d’écoles demande énormément d’argent. Le matériel coute cher et souvent un problème de disponibilité se pose. Egalement, le personnel, ceux qui sont dans le domaine des sacs ne sont pas nombreux. Il faut former des jeunes et ce n’est pas évident qu’ils vont rester avec toi. A l’approche de la rentrée, je collabore avec trois ou quatre personnes.

B24 : Un dernier mot ?

GS : J’encourage la jeunesse à ne pas baisser les bras. Il n’y a rien de facile dans la vie. Il faut se battre pour réussir. Je n’avais jamais imaginé me retrouver sur une machine à coudre pour des sacs. Que chacun sache que, dans la vie, tout peut arriver.

Propos recueillis par Jules César KABORE

Lesaffairesbf

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