« 2016 est une année perdue pour le Burkina Faso », selon l’Institut Free Afrik

L’Institut Free Afrik a restitué étude économique intitulée « Burkina Faso 2016/2017 : s’éloigner du principe du précipice; engager le renouveau » à l’opinion publique le 19 janvier 2017 à Ouagadougou. Cette rencontre a permis de faire le bilan économique du Burkina Faso de 2016.

L’Institut Free Afrik présente chaque début d’année les résultats d’une étude économique du Burkina Faso menée par la structure afin de faire le bilan de l’année économique écoulée et d’envisager les perspectives. Selon  le directeur exécutif de l’institut, Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, « l’année 2016 est une année perdue pour le Burkina Faso ». 

L’avantage de la conjoncture internationale.

L’année 2016 est une année où la conjoncture internationale a été favorable au Burkina Faso avec le cours du pétrole qui était bas. Egalement,  les cours de l’or et du coton ne sont pas montés très haut mais étaient mieux que les années précédentes. Pour Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, le fait que l’on a connu les cours du pétrole bas en 2016 a été quelque chose de très bénéfique pour le Burkina Faso.

« 37% de ce que l’Etat Burkinabè a gagné a servi à la subvention à la pompe du carburant. Cela  a coûté 45 milliards de FCFA avec les subventions. Ainsi, la baisse des cours internationaux qu’on a répercuté à ce niveau donne une valeur de 45 milliards de FCFA » a-t-il ajouté.

Les représentants de l’Institut Free Afrik

Il affirme qu’il était contre la baisse du carburant à la pompe. « La coalition contre la vie chère pensait que si on baissait le carburant,  tout allait baisser, mais dans la réalité, comme nous sommes dans une économie où il n’y a pas de concurrence dans tous les secteurs, les gens ne transmettent pas l’impact« , pense-t-il.

L‘institut indique que cette action a fait un mauvais ciblage et que cette politique distribution donne davantage aux riches qu’aux pauvres. Ce qui favoriserait une fabrique d’inégalités. Le directeur exécutif propose de mettre en place des compagnies de transports en commun urbains modernes dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.

Pour lui, quand le prix du carburant va monter au niveau international, le gouvernement subventionnera les tickets du bus collectif qui est profitable à tout les Burkinabè. Il déclare que l’économiste ne cherche pas le plus utile mais le plus efficace.

Les manifestations du front social, un autre point abordé par l’étude. L’année 2016  a été marquée par l’ébullition sur le front social. 40% des ministères étaient en grève et cela a eu des conséquences graves sur l’économie burkinabè.

L’affaire des magistrats

L’étude établit que l’augmentation des salaires des magistrats y est pour quelque chose. Ra-Sablga Ouédrao affirme que la fiche de paie d’un magistrat qui a une année de fonction, qui était de 400 000 F CFA avant la réforme est passée à 800 000 F CFA.

Il décortique le bulletin de paie d’un magistrat. L’Etat burkinabè octroie une indemnité de documentation de 300 000 F CFA par an à un magistrat soit 1,5 milliard l’année à l’ensemble du corps pour se documenter, selon lui. Il estime que ce montant permettra de créer une vraie bibliothèque chaque année pour l’ensemble de la population.

0,6% de la population du Burkina Faso sont des fonctionnaires

L’institut affirme, sur un autre plan, que 50% des recettes fiscales du Burkina sont dédiées aux paiements des salaires des fonctionnaires qui représentent 0,6% de la population totale. Ainsi, cette pression ne permet pas de faire de l’investissement public.

Priorisation des priorités

Selon le Dr. Ouédraogo, il faudra procéder à une hiérarchisation des priorités. Cela va consister à bâtir une économie à long terme qui sera à mesure de créer d’avantages d’emplois et satisfaire les besoins socio-économiques combien énormes de la population. Et pour y arriver, il faut «l’indispensable priorisation des priorités».

Une bonne conjoncture, une crise sécuritaire interne et externe, un front social mal maîtrisé, une mauvaise communication gouvernementale qui n’a pas été pédagogique et  le dispositif du PNDES qui tarde permettent à l’institut Free Afrik de conclure que le Burkina Faso a perdu une année.

Jules César KABORE

Lesaffairesbf

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