Diaspora : « La Aibamania » ou le Rond-point de Dassasgho à Londres

Plus de 27.000 Abonnés et 7.500 Mentions J’aime, c’est le cumul de la communauté qu’a construite Aibatou Sawadogo, appelée affectueusement « La Aibamania » sur Facebook. Résidante en Angleterre et originaire du Burkina Faso, la jeune dame est détentrice d’un salon de coiffure loin de sa terre natale. Elle est très active sur les réseaux sociaux où elle partage sa passion pour la coiffure, son énergie positive et sa joie de vivre avec ses internautes. Zoom sur l’invitée.  

Burkina 24 (B24) : Qui est La Aibamania à l’état civil ?

La Aibamania : Je réponds au nom de Aibatou Sawadogo et pour les plus intimes Buudnooma. Je suis simplement engagée sentimentalement et mère de deux merveilleuses filles.

B24 : Quelle est la petite histoire derrière le nom La Aibamania ?

La Aibamania : La Aibamania, ce sont toutes ses petites expériences accumulées qui donnent cette philosophie de vie, cette manière personnelle de voir les choses. C’est un bagage d’histoires personnelles vécues, où tu réalises que la vie autant peut-elle être difficile, on peut encore créer de bons moments.

Aibatou Sawadogo, responsable du salon de coiffure La Aibamania à Londres
Aibatou Sawadogo, responsable du salon de coiffure La Aibamania à Londres

Aiba et Mania, ce sont mes propres manies à moi que je crée dans le but de trouver le juste moyen pour être heureux malgré nos problèmes. J’ai adopté cette façon de vivre qui m’a beaucoup aidée. En gros, c’est rester harmonisé avec soi-même. Une façon de briller malgré ses problèmes, de collaborer avec ses difficultés et donc chacun doit développer vraiment un moyen de rester épanoui.

 B24 : Comment est née votre passion pour la coiffure ? 

La Aibamania : Je dirai que ma passion pour la coiffure, je l’ai depuis le pays. Parce que déjà toute adolescente, on s’asseyait sous les arbres et on se coiffait entre copines. Juste pour éviter les frais du salon parce qu’à l’époque, c’était du luxe. Donc entre copines, on s’entraidait. Donc j’avoue que la passion a pris de l’ampleur depuis que j’ai immigrée.

La première question de l’intégration étant la survie, il fallait déjà chercher à faire quelque chose. Comment travailler sans papier ? Il fallait vraiment utiliser les moyens du bord. Donc petit à petit il fallait aller coiffer par-ci par-là et la passion au fur et à mesure prend de l’ampleur. On devient plus déterminé, on se découvre plus. Comme on le dit, l’appétit vient en mangeant. Pour moi, la coiffure a été un développement dans le temps.

B24 : Et comment vivez-vous de votre passion à Londres ?

La Aibamania : L’Angleterre est un pays multi-ethnique. Je vis ma passion dans l’ambiance parce que c’est tout un autre monde. C’est vraiment un « high level » comme on le dit, il faut savoir juste déposer ses valises, et puis on explore, on avance. L’Angleterre, c’est vraiment un vaste terrain d’opportunités quand on sait vraiment s’agripper.

B24 : Pourquoi avez-vous choisi le rond-point de Dassasgho comme nom de salon de coiffure ? C’est quoi la petite histoire ? 

La Aibamania : A la base c’est un point de rencontre, de retrouvaille, d’échange et de partage. Ayant rajouté Dassasgho parce que je viens de Wayalghin et il y a la proximité des deux au pays. Le rond-point c’est une histoire philosophique derrière, visant à retrouver les compatriotes et grâce au nom Dassasgho, j’ai eu la visite des frères qui se demandaient si ce n’était pas celui du Burkina Faso.

Il y a même eu des Blancs ayant effectué des visites au pays, qui ont été tiqués par le nom et je reçois des histoires. Ça fait d’ailleurs partie de mes coiffures habituelles. C’est ce point où tu arrives et on te donne en fait les opportunités, donc c’est juste les perspectives que tu as de la vie, les autres issues. Lorsque tu arrives à un rond-point même quand tu es perdu tu te retrouves parce que c’est là tu as toutes les directions possibles. C’est vraiment toutes ces perspectives que quelqu’un peut avoir dans sa vie.

B24 : D’où La Aibamania tire-t-elle son inspiration pour toutes ses prestations d’esthétique ?

La Aibamania : L’inspiration est surtout individuelle parce que chaque client qui arrive, se présente avec un problème capillaire différent. Donc il faut savoir s’y adapter en lui proposant des solutions. Lorsque le client arrive nous identifions tout et nous proposons la solution. L’inspiration peut être instantanée, tout cela dépend de la connexion qui se crée ou qui existe déjà.

B24 : Qui sont en général vos clients ?

La Aibamania : Nous sommes un salon mixte, donc femmes comme hommes nous coiffons. Il y a souvent quelques étrangers qui visitent l’Angleterre.

B24 : Qu’est-ce qui fait la particularité de votre coiffure ? 

La Aibamania : C’est surtout la qualité et la différence. Nous essayons de faire tout ce que le marché ne propose pas parce que nous démarquons nos clients du lot. Nous travaillons avec amour et c’est là où réside le secret. On joint l’utile à l’agréable, en donnant un soin capillaire dans un environnement épanoui. Donc un client qui rentre ici est tout de suite mis à son aise car le sourire est notre ceinture de sécurité.

B24 : La Aibamania a-t-elle un mentor dans le domaine de la coiffure ? 

La Aibamania : Pour le moment non. Nos rêves sont personnels et pour les guider, il faut un mentor qui comprenne votre vision et souvent vous avez l’impression que seul, vous comprenez vos rêves. Pour le moment je suis toujours mon propre mentor.

B24 : Arrivez-vous à vivre que de la coiffure à Londres ?

La Aibamania : Oui, chaque jour est un combat. On se lève enthousiaste pour ouvrir et avec un esprit gagnant donc je ne me plains pas.

B24 : Quel message avez-vous à donner à l’endroit des jeunes Africains en général et Burkinabè en particulier qui rêvent venir en Europe ?

La Aibamania : Il n’y a pas de rêve interdit. Mais celui qui rêve de l’Europe doit savoir que ce n’est pas seulement le paradis. Mais à qui le dirais-tu ? Tant que tu ne viens pas, tu ne comprendras pas. Donc, je suis mal placée pour dire à quelqu’un de ne pas s’aventurer. A chacun sa chance, et avant de venir c’est surtout de s’armer moralement, physiquement et spirituellement et être fort. Rêvons vivants, osons rêver, ça c’est La Aibamania.

B24 : Votre mot de fin ? 

La Aibamania : Il n’y a pas de monde parfait, et le bonheur est envisageable. Il faut juste rester fidèle à ses propres sentiments et dans la vie il n’y a pas de rêve interdit, il suffit juste d’oser rêver grand.

Propos recueillis par Phalek PARDEVAN (Stagiaire) 

Burkina 24 

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