Commerce extérieur : Des transporteurs burkinabè dénoncent une insécurité sur le corridor ghanéen
Pour dénoncer l’insécurité et les tracasseries que les transporteurs et chauffeurs routiers burkinabè subissent sur le corridor ghanéen, les membres de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB) et de l’Union des conducteurs routiers du Burkina (UCRB) ont animé un point de presse ce vendredi 29 décembre 2023 à Ouagadougou.
Les membres de la faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB) et de l’union des conducteurs routiers du Burkina (UCRB) ont dénoncé la recrudescence de l’insécurité et des mauvaises pratiques sur le corridor ghanéen.
Issoufou Maïga, président de la FUTRB, a fait savoir que c’est depuis l’année 2023 que cette recrudescence a été observée. A l’écouter, les derniers cas datent du décembre 2023 ou 5 véhicules – citernes et 8 véhicules de marchandises diverses appartenant à des opérateurs économiques burkinabè ont été détournés et vidés de leur contenus.
Brahima Rabo, président l’UCRB, a laissé entendre que les transporteurs et chauffeurs routiers burkinabè sont confrontés aux problèmes de sécurité récurrents sur le corridor du Ghana surtout la nuit.
A l’entendre, il s’agit, entre autres, des séquestrations, des bastonnades de conducteurs, braquages des véhicules avec extorsions de fonds et vols des biens et effets personnels, détournement de cargaison burkinabè, harcèlement par les services en charge du contrôle routier et des tracasseries routières.
« Nous dénombrons de nos jours plus de 80 postes de contrôle abusif sur le corridor Paga-Tema et nous payons en moyenne 10 GH cedis par poste. Mais plus spécifiquement, le phénomène des braquages et des perceptions illicites a pris des proportions très inquiétantes. Aussi, le vol des marchandises transportées par les camions a pris de l’ampleur au Ghana.
Le détournement est le fait d’individus armés, leur mode opératoire consiste à dévier les véhicules des axes routiers inter Etats vers des destinations inconnues. Ligoter et séquestrer le conducteur, les dépouiller, transvaser le contenu du véhicule et abandonner le véhicule dans la nature », a déploré Brahima Rabo.
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Les conférenciers ont condamné l’inaction des autorités ghanéenne face à la recrudescence du phénomène malgré les multiples interpellations.
Wendgouda Sodré, chauffeur d’un camion-citerne, a fait un témoignage sur sa mésaventure vécue le 24 août 2022. Il a indiqué qu’il a été braqué sur le territoire du Ghana et a fait plus de 6 mois avant de regagner le Burkina Faso.
« Sur le corridor ghanéen on souffre trop. J’ai été filé aux environs de 19 heures. Ils (braqueurs) se sont présentés comme étant de la police dans une voiture rouge. Ils étaient au nombre de 5. Après que je me suis stationné, ils ont pris possession de mon véhicule après m’avoir bastonné avec une arme. Ils ont vidé le lubrifiant que je transportais. La police ghanéenne a entrepris une enquête depuis plus de 6 mois, mais c’est resté sans suite. Je suis revenu au Burkina avec une citerne vide », a-t-il raconté.
Egalement, Denise Bado, représentante du Conseil Burkinabè des Chargeurs au Ghana, a confirmé les faits. « C’est vraiment une réalité. C’est une situation très déplorable. Pratiquement tous les jours il y a des attaques au niveau du Ghana. Nous avons pris attache avec les autorités ghanéennes », a-t-elle précisé. Selon elle, les chauffeurs ont confié que cette tracasserie concerne uniquement les routiers Burkinabè.