Nagrin : Ces deux homonymes qui tissent le fer à mains nues !

Les Africains n’ont pas encore fini de révéler leur talent. Même si la machine du progrès semble n’avoir pas encore bien démarré, l’avenir s’annonce prometteur, au regard de certaines innovations à travers le continent. Et le Burkina Faso n’est pas en reste ! Surtout en voyant ces jeunes burkinabè dans le quartier Nagrin de la ville de Ouagadougou qui fabriquent des grillages de clôture, un métier en vogue ces dernières années dans la capitale du pays des Hommes intègres…   

Le Burkina Faso a une population majoritairement jeune. Mais le problème d’emploi se pose. Toutefois, il y a ceux qui essaient de se frayer un chemin dans l’univers professionnel, tant bien que mal pour ne pas tomber dans le vice de l’oisiveté. Le 10 mai 2023, nous sommes allés à la rencontre de deux jeunes, Alassane Pouda et Alassane Ouédraogo. Tous deux évoluent dans la fabrication des grillages de clôture. Ils ont leurs ateliers implantés au quartier Nagrin de la ville de Ouagadougou.

Il est environ 8h 35 minutes, lorsque nous arrivons dans l’atelier d’Alassane Pouda. Il est déjà à son poste et bosse très fort, muni de sa pince et d’un chiffon permettant de passer l’huile sur le fil de fer. Concentré, sur son travail, Alassane n’a pas su à quel moment nous sommes arrivés dans son atelier. Quand il lève la tête, il se rend compte que nous sommes en train de le regarder travailler. « Ça fait longtemps que vous êtes là« , nous demande-t-il.

Alassane Pouda
Alassane Pouda

Notre interlocuteur marque alors un arrêt pour s’entretenir avec nous. Il nous fait savoir qu’il est dans ce métier depuis plus de cinq ans. C’est après deux années de formation auprès d’un maître artisan, dit-il, qu’il a entrepris de mettre en place son atelier.

Depuis lors, les choses évoluent plutôt bien pour lui, fait-il savoir, en ajoutant ne rien envier à un fonctionnaire de l’État en matière de revenus. Alassane Pouda travaille à son propre compte et s’en sort bien, à en croire à ses dires. Selon lui, le travail qu’il effectue ne demande pas « une force d’hercule » mais plutôt fait appel à un savoir-faire et à une vigilance accrue.

Grillages, fer
Grillages, fer

Cependant, ce dernier nous confie que dans son travail, la non disponibilité et le coût de la matière d’œuvre posent problème. Selon Alassane Pouda, ce n’est qu’au centre commercial Hage Matériaux qu’on en trouve. Il arrive également à s’approvisionner auprès de certains commerçants de la place.

Notre constructeur de grillages affirme que ce métier nourrit son homme. Et la preuve, selon lui, c’est la poussée, comme des champignons, des ateliers de fabrication de grillage, chaque jour un peu partout dans la ville de Ouagadougou. « On peut faire le constat que ce métier est de plus en plus répandu maintenant à Ouagadougou. Ce qui démontre que ce travail permet aux gens de vivre », laisse entendre Alassane Pouda avant de poursuivre que tout début n’est pas facile surtout en matière d’obtention de marchés.

Alassane emploie aujourd’hui cinq ouvriers dans son atelier. Il en a formé plusieurs autres qui travaillent actuellement à leur propre compte, à l’en croire. « Ce travail nécessite forcement de l’assistance. Il faut au minimum deux à trois personnes pour bien travailler », précise- t-il.

Pour ce qui est des prix de la matière d’œuvre, notre interlocuteur informe que les coupons de 25 mètres sont vendus entre 22500 et 32500 F CFA. « Les prix diffèrent selon la qualité et les dimensions du fer et selon le besoin exprimé par le client », soutient-il.

Il renseigne qu’en plus de la fabrication des grillages, ils en déploient également pour les clients qui expriment le besoin. Alassane Pouda dit rendre grâce à Dieu pour ce qu’il a de la clientèle, toute chose qui lui permet de faire face aux charges financières de sa famille.

Il déplore néanmoins le manque de sérieux de la plupart des jeunes qui viennent apprendre ce métier auprès de lui. Il soutient que tous ceux qui s’appliquent s’en sortent très bien. « Les jeunes ont tendance à négliger ce métier. Pour tout travail, tant qu’on n’y met pas du sérieux, on n’aura jamais un retour satisfaisant », a fait savoir le constructeur de grillage.

À quelques 500 ou 600 mètres de l’atelier d’Alassane Pouda, se trouve l’atelier d’Alassane Ouédraogo. Et selon ce jeune, la fabrication des grillages est un métier d’avenir et qui paie bien. Embouchant la même trompette, Alassane Ouédraogo nous fait savoir que ce qui fait défaut dans l’exercice de leur activité c’est la matière d’œuvre dont le prix varie et grimpe jour après jour sur le marché.

Alassane Ouédraogo
Alassane Ouédraogo

Il explique qu’avec un rouleau de fils de fer de 50Kg, il fait environ deux grillages. Il travaille avec un jeune, Abdoul Rahim Ouédraogo qui apprend ce métier auprès de lui. Et pour ce jeune s’il est là, c’est pour qu’à l’issue de sa formation, il ouvre, lui aussi, un atelier.

Nous avons rencontré dans l’atelier de Alassane Ouédraogo, Omar Nikiéma, son client qui explique qu’il n’y a aucune différence entre les grillages fabriqués par Alassane Ouédraogo et ceux importés. « Il fait bien son travail, on n’a rien à envier aux grillages fabriqués à l’extérieur », affirme-t-il en encourageant les Burkinabè à faire confiance à l’expertise nationale et à promouvoir le consommons local.

Les grillades d'Alassane Pouda
Grillages

Yacouba Ilboudo, jardinier est passé d’acheteur grillage au fabricant. Pour la petite histoire, un jour, il est allé acheter un grillage chez Alassane Pouda, et depuis lors, il est tombé amoureux du métier. Il y a de cela, plus de trois mois qu’il apprend le métier auprès d’Alassane.

Yacouba Ilboudo nous avoue connaitre déjà quelques ficelles du métier… Et tant mieux ! C’est le Burkina Faso qui gagne !

Mireille Zongo (Stagiaire)

Burkina24 

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