Safiatou Lopez, le 25 août 2016 - © Burkina24

Safiatou Lopez à ses détracteurs : « Mangez et taisez-vous !»

Le code électoral de la chambre de commerce et d’industrie du Burkina est remis en cause par un collectif d’entrepreneurs. Ils étaient face à la presse ce jeudi 25 août 2016 pour disent-ils « apporter un éclairage sur le processus des élections consulaires ». Des textes qui selon Safiatou Lopez/Zongo sont leur « article 37 » et qu’ils entendent défendre bec et ongle pour aboutir à des « élections libres, transparentes et équitables ».

Le problème explique Martin Sawadogo, président de l’Association des professionnels pour l’assainissement de l’économie burkinabè (APICS-AEB), c’est le code électoral et non le statut de la chambre de commerce. « C’est la coalition toute entière des opérateurs économiques qui devrait proposer les textes électoraux de façon à ce qu’ils soient discutés par le ministère pour que ça puisse être accepté », a déclaré Alassane Kouanda de la Confédération générale des PME qui juge qu’« on ne peut pas avaler toutes les couleuvres ».

Quatre éléments sont remis en cause par le collectif composé, entre autres, de l’ex-candidat à la présidentielle Boukary Ouédraogo dit Tintin, président de l’Association des promoteurs immobiliers, Safiatou Lopez/Zongo du Syndicat national des entrepreneurs du BTP dont Martin Sawadogo est lui-même le rapporteur.

Les animateurs de la conférence de presse. © Burkina24

Les animateurs de la conférence de presse. © Burkina24

La répartition des sièges

Le collectif estime que la décision de la commission d’allouer 70% des sièges aux entreprises situées dans les autres régions et 30% à la région du centre n’est pas « normale ». Ses membres disent se baser sur les documents sur lesquels s’est appuyée la commission et qui stipulent que  80% des entreprises en activité sont au centre. « Il faut qu’on revienne à cette réparation », dit-il.

Un audit préalable de la chambre de commerce

Selon Martin Sawadogo, le contexte d’insurrection populaire dans lequel est intervenue la dissolution de la chambre « à cause de la mal gouvernance » exigeait qu’il y ait un audit « qui jusqu’à présent n’est pas fait ».

Pour le collectif, le bureau exécutif de 22 membres ne peut pas postuler « tant que l’audit n’est pas fait ». Et « à partir du moment qu’on ne peut pas satisfaire à cette obligation, ajoute Martin Sawadogo, que ces 22 élus consulaires sortants soient écartés de la course à la présidence ». Alassane Kouanda de la CG-PME quant à lui demande « seulement à qui de droit de voir pour que l’équité soit établie ».

La prolongation des délais des inscriptions

Pour le collectif, la saison pluvieuse et le départ des pèlerins pour la Mecque,  sont autant de raisons valables pour repousser le délai des inscriptions, qui ont débuté le 10 août jusqu’à la date du 15 septembre en lieu et place du 30 août comme cela a été décidé par la commission. « La période est courte », estime Martin Sawadogo.

« Mangez et taisez-vous » !

Pour avoir décidé d’organiser la présente conférence de presse, Martin Sawadogo de l’Association des professionnels pour l’assainissement de l’économie burkinabè aurait fait l’objet de menaces. Et Safiatou Lopez/Zongo de dire : « ce n’est pas qu’on veut la bagarre. Nous voulons au moins qu’on prenne en compte ce qui doit être pris en  compte ». A ceux qui qualifient les membres du collectif de « frondeurs », elle leur a dédié un passage d’une chanson du musicien Dick Marcus. « Mangez et taisez-vous ! On sait ce qui se passe », a-t-elle déclaré.

La secrétaire générale chargée des affaires juridiques du syndicat des entrepreneurs du BTP n’est pas prête à abandonner de sitôt. Au camp d’en face, elle lance : « ils peuvent nous insulter, même envoyer des gens. Nous, on parle des documents. Ça, c’est notre article 34. Ça, le coup d’Etat de Diendéré, c’est notre coup d’Etat qu’on défend ».

Oui KOETA                                                                     

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