Anselme Bambara, DG de Global Corporate Consulting : «l’avenir est en Afrique»
Global Corporate Consulting est une société d’expertise comptable qui accompagne les entreprises, les institutions internationales et les administrations publiques afin qu’elles deviennent plus performantes et plus pérennes. Avec un champ d’activités diversifiées, Global Corporate Consulting jouit de la compétence d’une équipe à temps plein et d’une centaine d’experts consultants. G2C (son sigle) est situé à Sissin, à 400 mètres de la station Petrofa en face du lycée Ridwane. A sa tête, se trouve un jeune entrepreneur Kodjovi Anselme Bambara qui s’est prêté à nos questions.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Kodjovi Anselme Bambara, ingénieur financier de formation. J’ai commencé mes études à Dakar au CESAG qui est une école sous tutelle de la BCEAO. Je suis sorti de là avec un diplôme en technique comptable et financière. Ensuite j’ai poursuivi à Bordeaux où j’ai obtenu un master en audit, comptabilité et contrôle de gestion. Puis à Paris où je me suis installé, j’ai poursuivi mes études en expertise financière pendant que je travaillais à Planète Finance. J’ai pu sortir avec un master en ingénierie financière et gestion de la trésorerie.
Qu’est-ce que G2C ?
Le projet Global Corporate Consulting(G2C) est né pendant que j’étais encore étudiant. Je l’ai affiné lorsque j’ai commencé à travailler à Planète Finance (en France). J’ai fait le choix de revenir au pays parce que je suis de ceux-là qui ont toujours pensé que l’avenir est en Afrique. Je suis de ceux également qui pensent qu’il est bon d’aller en Europe pour apprendre, développer de l’expertise dans un domaine, capitaliser de l’expérience et de revenir en Afrique pour déployer son savoir-faire.
Je n’ai pas mis beaucoup de temps avant de créer l’entreprise parce que j’ai vite compris que le marché de l’emploi absorbe très peu les grands diplômés. Donc au bout d’un mois de chômage j’ai finalement trouvé un premier poste en tant qu’assistant en passation de marché d’un prestigieux programme piloté par des personnes de qualité. Mais cela ne m’a pas empêché pendant que je débutais ce travail de lancer en même temps G2C qui était dans un premier temps une entreprise individuelle, mais qui très rapidement, s’est transformée en une SARL.
Aujourd’hui nous intervenons dans l’assistance et le conseil en gestion financière et ingénierie financière, l’assistance et le conseil juridique, l’organisation et le management d’entreprise, l’informatique tournée vers la gestion d’entreprise, les formations de renforcement des capacités des cadres et enfin la certification professionnelle et internationale sur les logiciels bureautiques que l’on appelle la certification Tosa dont nous sommes le centre habilité à faire passer la certification au Burkina Faso. Pour résumer, G2C est une société D’EXPERTISE CONSEIL AGREEE PAR ISOGRAD FRANCE.
Quelles ont été les motivations à l’origine de la création de Global Corporate Consulting?
Quand j’étudiais j’étais déjà tourné vers l’entreprenariat. C’est pourquoi j’ai fait le choix d’aller vers de grandes écoles de commerce à Paris qui m’ont suffisamment outillé au bout de deux masters, deux spécialités pour affronter le milieu de l’entreprenariat. Mais c’est véritablement après une longue immersion dans le monde professionnel à des responsabilités de financier et de manager, que j’ai affiné mon projet professionnel et j’ai lancé le projet G2C.
La motivation est assez claire. Je savais que je devais revenir en Afrique et je savais que le marché de l’emploi absorbe très peu. C’est alors que j’ai compris qu’il fallait s’auto-employé. Dans un environnement où l’Etat ne peut pas tout faire pour la jeunesse malgré ses efforts, cette jeunesse doit comprendre qu’une partie du challenge lui revient. L’entreprenariat est une solution au chômage, à condition d’être suffisamment outillé, d’avoir une culture de l’excellence et de vouloir se rendre utile dans son environnement.
Aujourd’hui le, Burkina Faso a entamé un nouveau virage où l’excellence est le mot-clef dans toutes les prestations. C’est pourquoi on peut aujourd’hui remarquer que même à un niveau très élevé de management, ce sont des personnes pétries d’expérience et de potentiel qui conduisent les grands chantiers de réformes. Quand on veut être entrepreneur, il faut comprendre que l’on doit être excellent et capable d’apporter des solutions à des problématiques d’ordre micro ou macroéconomiques.
Ressentez-vous une concurrence dans votre domaine d’activité ?
Il faut reconnaitre que nous sommes nombreux au Burkina à créer des sociétés de consulting ; c’est un environnement qui est très concurrentiel et évolutif. Cependant, G2C exerce sur un segment qui est assez peu concurrentiel de par la diversité de prestation que nous offrons en un seul centre de compétences. Être quotidiennement aux côtés des organisations et entreprises, en apportant du conseil sur plusieurs spécialités qui reflètent de façon globale les problématiques auxquelles elles sont confrontées, est notre mission.
Nous sommes présents sur les problématiques de gestion financière, d’ingénierie financière, d’organisation et de management des ONG, des projets des entreprises privées ou publiques. Nous nous proposons également d’accompagner les structures étatiques dans la rédaction, le déploiement, l’application et l’optimisation des plans stratégiques de développement (une composante de notre expertise).
Quelles autres différences jouent en votre faveur ?
En sus de ce qui a été mentionné, nous avons développé une certaine culture d’entreprise, assise sur des valeurs comme l’éthique, la performance, le respect, le travail bien fait, la simplicité et l’écoute. Vous verrez que nous sommes très attachés à la notion d’innovation de sorte à apporter des solutions sur mesure adaptée aux problématiques de chaque organisation.
Nous avons également une façon de travailler qui est très anglo-saxonne, ce qui nous a valu la sympathie de partenaires européens qui nous confient aussi la représentation de leur structure ici au Burkina.
Quelle a été la clef de votre réussite ?
Ne soyons pas prétentieux, « Réussite » est un mot bien trop fort. Je dirai juste que si nous arrivons à évoluer, cela s’explique surtout par le travail parce que l’entrepreneur burkinabè de 2016 doit être une personne qui a certes de l’ambition mais qui a pour capital le travail. Il ne sert à rien d’avoir des projets si on n’est pas prêt à fournir les efforts nécessaires pour faire d’eux une réalité. Il n’y a que le travail et l’excellence qui peuvent permettre d’évoluer.
C’est l’occasion d’interpeler nos autorités sur la nécessité d’accompagner les jeunes d’une manière générale, les entrepreneurs et le secteur de l’expertise conseil. Nous leur demandons de nous accompagner réellement, de sorte à ce qu’on puisse pleinement jouer notre rôle dans l’édification de ce Burkina nouveau. Ce Burkina nouveau tant souhaité, et pour lequel toutes les couches de la société ne ménagent aucun effort.
Des mots à l’endroit des jeunes burkinabè, qui voudraient se lancer dans l’entreprenariat ?
Je dirai simplement qu’entreprendre est un risque mais une nécessité dans les économies du sud. Aujourd’hui il ne faut plus étudier ou travailler sans un projet d’entreprenariat. Mieux que çà, il faut étudier ce que l’on souhaite créer plus tard et travailler à acquérir de l’expertise avant de se lancer. Notre environnement absorbe peu les diplômés, pourtant ce même environnement est encore propice à ceux qui veulent se lancer dans l’entreprenariat.
Les autorités ont déjà fait beaucoup pour faciliter le climat des affaires ici, même s’il y a encore beaucoup à faire. Les démarches de création d’entreprises ont considérablement été simplifiées, il faut en profiter. Si j’ai un conseil à donner, c’est de se former et de monter des projets car la formation est la base d’un entreprenariat réussi.
Je ne saurais terminer sans souligner que l’on ne réussit rien durablement sans développer les valeurs de sa culture, de sa société, c’est-à-dire l’humilité, le respect et le travail en ce qui concerne le Burkina ma patrie.
Interview réalisée par Issouf NASSA, le 14 janvier 2016
Pour Burkina24