Perspectives économiques du Burkina : les tendances ne sont pas favorables selon le FMI

Le ministère de l’Economie et des Finances a animé une conférence de presse pour faire le point avec les journalistes de la mission du Fonds monétaire international (FMI) qui s’est déroulée au Burkina Faso entre le 4 et le 19 dans le cadre des 2e et 3e revues du Programme appuyé par la Facilité élargie de crédit.

Il s’est agi pour l’équipe du FMI d’échanger avec les autorités, le privé et d’autres partenaires techniques et financiers d’une part sur l’évolution de la situation économique à fin décembre 2014 et les estimations et prévisions pour l’année 2015, et d’autre part sur la situation d’exécution des repères structurels et critères quantitatifs à fin décembre 2014 et fin février 2015.

En effet, plusieurs chocs exogènes et la conjoncture sociopolitique interne ont émaillé l’évolution de l’économie du pays. Entre autres, la chute des cours internationaux des deux produits d’exportation du Burkina, l’or et le coton, la perturbation du tourisme et des services avec la présence de la maladie à virus Ebola en Afrique de l’ouest, le ralentissement de l’activité économique à cause de la crise de fin octobre 2014.

En conséquence, le pays a connu une forte  baisse des recettes fiscales, ce qui a affecté les prévisions budgétaires et la mise en œuvre de la Stratégie de croissance et de développement durable (SCADD).

Selon le FMI, il n’est pas évident de voir la situation s’inverser de si tôt, en tout cas pour l’année 2015. Ce, d’autant plus que l’on assiste à une dépréciation du taux de change (montée du dollar à une parité actuelle avec l’Euro), une baisse de la production minière en 2015 (quelques mines vont arrêter leur production).

Justement au regard de l’arrimage du francs CFA à l’Euro et de la montée du dollar, il n’est pas possible, selon la Chef de mission du FMI Laure Redifer, de baisser le prix du carburant à la pompe sans occasionner des pertes à la Société nationale des hydrocarbures (SONABHY), pertes qui avaient été compensée par la baisse des cours mondiaux des produits pétroliers.

Et le ministre de l’Economie et des Finances Jean Gustave Sanon de préciser que les deux baisses de 25 F CFA chacune, ne profitent ni à l’Etat, ni aux populations véritablement mais plutôt aux gros consommateurs qui pourront économiser davantage ; elles anéantissent même les marges de la SONABHY.

Compte tenu de la situation pas du tout reluisante, la partie burkinabè a pris des recommandations dans la perspective d’inverser la tendance ou tout au moins tenir le rythme. Il s’agit de concentrer les efforts autour du renforcement du contrôle douanier, de la lutte contre la fraude fiscale, de la maîtrise des coûts de la SONABHY.

Boureima LANKOANDE

Burkina24

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