Innovation : L’entreprise canadienne Spark invente une « technologie plus puissante » que le Bluetooth

Les mélomanes et les amateurs de jeux vidéo sont mieux placés pour connaître cette faiblesse du Bluetooth : incapacité de transférer de grandes quantités de données avec une latence imperceptible. Et ce standard très répandu a l’habitude de vider les piles des téléphones, des claviers et des écouteurs qui l’utilisent. Comme alternative, Spark, une entreprise canadienne, s’apprête à commercialiser d’ici à fin 2021 une puce qui annonce pour bientôt « la prochaine révolution industrielle ».

Les arguments des responsables de Spark sont « convaincants », selon LaPresse.Ca : Leur nouvelle puce repose sur une technologie consommant 40 fois moins d’énergie, avec une latence 60 fois inférieure et une bande passante 10 fois supérieure au Bluetooth.

Pour assumer ses ambitions, Spark a annoncé avoir obtenu 17,5 millions de dollars lors d’une ronde de financement dirigée par Cycle Capital Management, à laquelle Real Ventures, Exportation et développement Canada et des investisseurs privés ont participé.

Signe de l’intérêt de cette technologie, deux ex-PDG de géants des semi-conducteurs, Paul Jacobs (Qualcomm) et Sanjay K. Jha (GlobalFoundries), ont également embarqué.

Quand des chercheurs s’attaquent aux faiblesses d’une technologie universellement utilisée !

« C’est prêt à être pleinement commercialisé. Nous avons déjà des preuves de concept avec des fabricants d’équipements de jeux vidéo. Nous avons envoyé des dizaines de milliers d’unités à de petites entreprises de l’industrie », a affirmé Fares Mubarak, PDG de Spark Microsystems.

L’innovation de Spark se trouve dans une puce de 16 mm2 vendue 1 $ l’unité : le SR1000 qui a nécessité sept ans de recherche. C’est, en effet, en 2009 que deux chercheurs, Frédéric Nabki et Dominic Deslandes, décident de s’attaquer aux faiblesses d’une technologie universellement utilisée, le Bluetooth.

« Quand vous avez un tel standard à succès, vous ne voulez pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Ça fait 20 ans qu’on sait que le Bluetooth draine les piles, qu’il n’est pas fiable. Mais le standard est puissant, et ce n’est pas dans l’intérêt des fabricants d’innover », a fait comprendre l’un des chercheurs Frédéric Nabki.

Spark a été fondé en 2016 et Fares Mubarak, un vétéran de l’industrie des semi-conducteurs passé par Samsung, AMD et Actel, en est devenu le PDG l’année suivante. L’entreprise compte aujourd’hui une quarantaine d’employés. Frédéric Nabki en est le directeur de la technologie. Le nom même de l’entreprise reflète la trouvaille qu’elle s’apprête à commercialiser.

« Au lieu de rouler sur la même autoroute que tout le monde, vous sautez d’une autoroute à l’autre »

« Il a fallu réinventer toute la façon dont les ondes radio sont utilisées. Personne n’avait réussi, [mais] je crois que nous y sommes arrivés. Évidemment, nous n’utilisons pas d’étincelles. Mais nous n’avons plus besoin d’une onde constante qui consomme beaucoup d’énergies et limite la capacité de données », a confié Fares Mubarak.

Alors que le Bluetooth utilise la bande de fréquences très fréquentées autour de 2,4 GHz, les impulsions du SR1000 de Spark se promènent sur une plage bien plus large, entre 3,1 GHz et 10,6 GHz, d’où sa désignation d’ultra-wide band. « C’est de toute évidence une bonne chose en termes d’interférences : au lieu de rouler sur la même autoroute que tout le monde, vous sautez d’une autoroute à l’autre », a caricaturé Frédéric Nabki.

Spark vise des marchés précis, a dit LaPresse.ca. Il s’agit notamment des marchés du jeu vidéo, des réalités virtuelles et augmentées ainsi que de l’audio. Cette technologie permet un taux de transfert allant jusqu’à 20 Mb/s, là où le Bluetooth plafonne à 2 Mb/s dans les meilleures conditions. La latence, elle, passe de 3 ms au mieux à moins de 50 millionièmes de seconde.

L'actualité du Burkina 24h/24.
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