Les hors gabarits sur les routes au Burkina Faso : Fini ! Le Ministre de la Sécurité hausse le ton

Le ministère de la sécurité a organisé, le jeudi 19 juin 2025 à Ouagadougou, une rencontre avec les acteurs majeurs du transport routier. Objectif, réfléchir à la mise en place d’une stratégie nationale pour l’application nationale intégrale du règlement n14/2025/CM/UEMOA du 16 décembre 2005 relatif à l’harmonisation des normes et des procédures du contrôle du gabarit, du poids, et de la charge à l’essieu des véhicules lourds de transports de marchandises dans les Etats membres de l’UEMOA. Cette rencontre a été présidé par le Commissaire divisionnaire de Police Mahamadou Sana, ministre de la sécurité. 

Dans son discours d’ouverture, le Ministre Mahamadou Sana n’a pas mâché ses mots. Dressant un constat préoccupant de la situation actuelle,  il a rappelé le lourd tribut payé sur les routes burkinabè.

« Nous sommes ici pour échanger sur le règlement 14 de l’UEMOA avec les acteurs du transport et mettre chaque acteur devant ses responsabilités. Nous avons constaté de février jusqu’en juin 2025, l’accroissement exponentiel des accidents et du nombre de décès sur nos routes. Il y a plusieurs causes, mais c’est également dû aux surcharges et aux hors gabarits », a t-il déclaré.

Le Commissaire divisionnaire de police Mahamadou Sana, ministre de la sécurité

Le Commissaire divisionnaire de police Mahamadou Sana, ministre de la sécurité

Le Ministre a ensuite mis en lumière l’impact direct de ces mauvaises pratiques sur les infrastructures routières, dont la construction et l’entretien représentent un coût colossal pour l’État. Il a insisté sur la nécessité de protéger ces investissements.

Lire aussi 👉🏿Ouaga : Mise en fourrière d’un véhicule pour dégradation de bien public

« L’autre aspect, c’est l’entretien et la construction de nos routes. Il y a des provinces entières comme la province du Soum et du Koulpélogo qui n’ont pas de bitume. Le gouvernement met tout en œuvre pour construire ces routes. Mais les routes qui existent déjà, il va falloir que les acteurs en prennent soin, et prendre soin de ces routes c’est quoi ? C’est respecter les normes en termes de poids à l’essieu », a-t-il encore insisté.

Le Commissaire divisionnaire de police Sana a également révélé l’ampleur du défi routier au Burkina Faso, où seulement 4 000 km de routes ont été bitumés depuis 1960 sur un objectif de 15 272 km. «Si on applique un raisonnement par récurrence, même dans 200 ans nous ne pourrons pas bitumer tout ce que nous voulons bitumer au Burkina Faso.

Les bitumes coutent très chers. Hors agglomération, nous sommes à 500 millions par kilomètre  pour le bitumage et en agglomération nous sommes à 750 millions par kilomètre, compte tenu des installations », a t’il martelé.

Tolérance zéro et application immédiate

Face à cette situation, le Ministre de la Sécurité a annoncé des mesures fermes et immédiates qui découleront des discussions du jour.

« Il n’est plus question que nous voyons des hors gabarits ou des véhicules de 22 mètres ou de plus de 100 tonnes sur nos routes. Ce que nous allons arrêter aujourd’hui, nous allons l’appliquer dès maintenant. Ceux qui ont les véhicules longs, qu’ils commencent à chercher des soudeurs qui vont couper. 

Ceux aussi qui ont des essieux multiples, qu’ils commencent à chercher un moyen de les démonter. Moi j’ai été instruit à prendre cette mission spécifique et je vais déployer tous les moyens nécessaires pour faire respecter les mesures que nous allons édicter dès aujourd’hui », a déclaré le ministre, d’un ton ferme.

Les discussions ont rassemblé un ensemble de parties prenantes, pour élaborer une stratégie qui soit à la fois efficace, applicable sur le terrain et acceptée par tous les acteurs concernés.

Sur le même sujet 👉🏿Burkina Faso : Les tarifs du péage routier inchangés sauf pour les poids lourds

Flora KARAMBIRI 

Burkina 24

L'actualité du Burkina 24h/24.
Pas de commentaire

Repondre a l'Article

*

*

ARTICLE POPULAIRE