Burkina : Le SABEL pour redonner à l’élevage sa place dans l’économie

La première édition (27 novembre – 1er décembre) du Salon de l’élevage du Burkina Faso placé sous le patronage du chef de l’Etat est parrainé par Kobenan Koussi Adjoummani, ministre ivoirien des ressources animales et halieutiques. Pendant ces cinq jours, les producteurs et transformateurs de produits issus du secteur pourront faire découvrir leurs spécificités.

Le thème Place des productions animales et halieutiques dans le développement des bases productives et de compétitivité de l’économie nationale fera l’objet d’un panel dans la matinée du 27 novembre 2018 qui sera animé par les ministres Hadizatou Rosine Coulibaly et Sommanogo Koutou. Les autres intervenants triés sur le volet viendront de la majorité présidentielle (APMP) du chef de file de l’opposition politique (CFOP), de la société civile (ROPPA) et des représentants de deux institutions financières partenaires. « C’est une question économique (…). Les chefs de partis politiques qui vont faire le tour au SIAO doivent – même si c’est deux minutes – dire ce qu’ils pensent du secteur », s’attend Sommanogo Koutou.

Le ministre qui dit avoir « fait le trouble » depuis sa nomination à la tête du département, ne cache pas son amertume. « On vous dit toujours que l’élevage occupe le troisième rang en termes de contribution au PIB. Mais par contre, on vous dit que le budget alloué à ce secteur est toujours de moins de 1%. Nous avons relevé qu’il y a quelque chose qui ne va pas. C’est un secteur qui occupe 86% de la population active. C’est un instrument efficace dans la lutte contre la pauvreté et un secteur qui contribue énormément après l’or (aléatoire parce que nous allons épuiser lors d’ici là) et le coton », s’indigne-t-il.

Cinq conférences et huit panels sont prévus pour être animés par des spécialistes et anciens ministres en charge du secteur de l’élevage. Un autre panel, avec un contenu axé sur la place et le rôle des ânes dans les moyens d’existence des populations, sera exclusivement consacré à la problématique de l’espèce asine dont la protection a fait l’objet d’un décret pris en 2016. Le salon de l’élevage est prévu pour se tenir sur le site du Salon international de l’artisanat de Ouagadougou (SIAO).

Pourquoi pas à Dori ?

« Nous y avons pensé », susurre le ministre de l’élevage avant d’indiquer : « On a même demandé pourquoi pas Fada ? ». Au ministère des ressources animales et halieutiques, les décideurs entendent fonder leur choix du lieu sur la base de données fiables et à jour. Mais la première édition s’en passera. Pour actualiser les statistiques, le ministère a procédé au lancement ce 19 novembre à Mogtédo de la première enquête nationale sur le cheptel.

« C’est parce qu’aujourd’hui au Burkina Faso, justifie le ministre, nous ne pouvons même pas donner la zone d’élevage par excellence. Parce que ce n’est pas l’élevage qui est dehors. Vous avez aujourd’hui l’élevage intensif sous enclos. Et ça fait énormément de bêtes ». Ce qui n’enlève pas à la région du Sahel sa spécificité de région à fort potentiel d’élevage. De même, « c’est vrai, concède Sommanogo Koutou, que Dori est la région qui est connue zone d’élevage ».

Mais bien avant de choisir Ouagadougou pour abriter le SABEL, dit-il, le département a commis une étude. Parmi les critères clés figure « l’accessibilité ».  Toutes les régions sont invitées à prendre part au salon. Avec des producteurs qui « sillonnent depuis Koloko pour amener les animaux », pouvoir « emmener les bêtes à moindre coût et en sécurité », a primé lors du choix de Ouagadougou situé au centre du pays.  

Pourquoi le site du SIAO ?

Avec « en idée depuis l’année passée de trouver un cadre propre à [eux] », le ministère s’est procuré un « terrain vers Somgandé (Nord de la ville) qui puisse nous permettre de faire un salon comme le SIAO ». Pour l’événement institutionnalisé et prévu pour se tenir chaque deux ans, la vision du ministère, décline Sommanogo Koutou, est que « le SABEL soit aux mains des acteurs » avec le personnel du département comme un accompagnant. Ce sera à ces derniers de décider, à terme, si le salon devra être délocalisé ou pas. Pour sûr, « Ouaga n’est pas fixé pour de bon ».

Oui KOETA

Burkina24

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