Dimanche Koudbi Yaméogo, promoteur d’Initiative Production

Dimanche Koudbi Yaméogo, promoteur d’Initiative Production : «tout projet est comme du vent»

La production audiovisuelle est en expansion au Burkina Faso au regard des besoins d’information et de sensibilisation des populations. Initiative Production est une structure qui œuvre dans ce domaine jugé porteur. Nous avons rencontré un promoteur qui nous parle de ses motivations, objectifs et ses missions au service du développement du pays.

Burkina 24 (B24): Présentez-nous votre entreprise

Dimanche Koudbi Yaméogo (DKY): Je suis en train de mettre en place Initiative Production (IP), une société de production audiovisuelle qui se veut être une entreprise qui permet à chaque initiative de voir le jour. Je parle d’initiative, que ce soit jeunes ou des gens qui entreprennent qui ont envie de faire telles ou telles choses mais qui sont en manque de moyens matériels ou en manque d’accompagnement technique, de pouvoir leur fournir un accompagnement qui est si modeste disons mais qui peut quand même permettre à tout un chacun de réaliser son objectif.

Initiative Production est une structure de production audiovisuelle qui possède deux salles de montage bientôt pour permettre à ceux aussi qui ont besoin de faire des montages de pouvoir avoir à leur dispositions une salle de montages à louer et cette salle sera équipée en E-Mac et toutes les commodités pour leur permettre de réaliser son projet.

IP se veut être aussi une structure qui permet aux entreprises et même aux artistes de pouvoir dupliquer le plus simplement possible leurs supports que ça soit ou en CD ou DVD. Pour cela nous nous équipons conséquemment pour être en mesure de leurs fournir ce service.

Enfin, Initiative Production c’est une toute autre structure ; j’ai des projets de films documentaires, des projets d’émissions télé et j’ai aussi des projets de Web TV sur la culture et le développement qui bientôt verront le jour.


B24 : Quelles ont été les motivations à l’origine de sa création / les objectifs initiaux ?

DKY : Il faut savoir que moi je suis issu d’un milieu typique de l’audiovisuel, j’ai travaillé en télé-communautaire à Koudougou dans l’association Benebnooma, ensuite j’ai travaillé au sein de Manivelle Production qui est une structure de production audiovisuelle de la place. Alors l’ensemble de toutes ces expériences m’ont poussé à créer une sorte de synthèse d’entreprise. Une entreprise qui se veut citoyenne et aussi une entreprise qui se veut entreprenante, très entreprenante prenant en compte des besoins réels de nos populations et en tenant compte aussi de nos acquis. Si je veux traiter par exemple des thèmes sur la culture et le développement, vous voyez que c’est le milieu dont je me suis nourri, je me suis formé à travers l’association Benebnooma, à travers la vie au quotidien, à travers Manivelle Production et même Semfilms avec qui nous sommes en très bonne collaboration.

B24 : Y a-t-il un partenariat, une collaboration, une interaction, une synergie votre structure et d’autres ?

Dimanche YaméogoDKY : Pour l’instant, il faut dire que nous sommes à la création de cette structure, donc je veux aller prudemment comme tout jeune, tout bon enfant qui apprend à marcher. Car il doit toujours être prudent pour ne pas se briser rapidement les jambes. J’ai toujours tenu de très bonne relation avec toutes les structures avec qui j’ai eu à travailler, que ça soit Manivelle Production ou Semfilms. Nous continuons de collaborer, je preste toujours pour Manivelle Production, je preste toujours pour l’association SEM Films, puisque je suis membre de cette association d’ailleurs. Donc pour des relations, je pense qu’il n’y a rien de plus qu’une relation pour un jeune qui est en train de mettre en place une structure.

B24 : La concurrence n’est-elle pas rude dans ce domaine ? Avez-vous une potion magique pour vous y tirer d’affaires ?

DKY : Une potion magique non, il faut se dire que quoi qu’on dise le marché ne serait jamais saturé pour le Burkina Faso en termes de production audiovisuelle, au grand jamais, mais il y en a qui ont choisi de se faire des affaires. L’association Semfilms travaille dans le cadre de la promotion des droits humains et Initiatives Production se veut être une entreprise audiovisuelle citoyenne, citoyenne en tant que burkinabè. Et si vous voyez toutes ces structures, vous comprendrez que nous avions pas mal de représentation mais pour moi au Burkina Faso, je pense que j’ai aussi mon public cible. Quand je veux entreprendre en matière de Web TV, ça n’a rien à voir avec ce qui a déjà existé car il faut toujours innover et c’est par l’innovation qu’on se crée de nouveaux partenaires et qu’on consolide des acquis avec des vieux collaborateurs qui sont toujours de bons collaborateurs d’ailleurs.

B24 : Justement, qu’y a-t-il d’innovant dans votre entreprise ?

DKY : Vous ne verrez nulle part une structure qui serait prête à accompagner une initiative où il n’y a pas l’argent. Qui pourrait aujourd’hui être prête à accompagner une personne qui est là avec son projet, qui serait prête à donner son matériel pour telle ou telle chose ? Il n’y a personne qui le fera. Je le fais parce que j’ai cumulé aussi une expérience dont je n’ai pas parlé c’est kino. Kino, je suis l’initiateur de ce concept ici au Burkina Faso et je suis même engagé à vouloir le mettre en place dans toutes les villes du Burkina Faso sauf que le burkinabè est toujours méchant. Et j’ai été à un moment donné découragé et je ne voulais plus entreprendre dans ce domaine d’expansion du concept. Alors je me suis dit si en donnant gratuitement, les gens ont du mal à le valoriser, s’organiser en structure, en entreprise, ils verront la nécessité de s’impliquer d’une manière ou d’une autre où les choses sont claires. J’entreprends c’est pour gagner de l’argent à la longue. Mais je prends le risque d’entreprendre parce que tout projet est comme du vent et le vent ce n’est pas sûr que tu puisses l’attraper et si tu as pu l’attraper, c’est alors à toi de le valoriser.

B24 : Quelles perspectives envisagez-vous pour un avenir plus radieux et le développement durable du pays ?

DKY : Merci ! Je suis quelqu’un de très optimiste ; il n’y a rien qui n’est pas faisable pour l’homme et il faut toujours se dire que nous sommes jeunes et l’avenir appartient à ceux qui sont ambitieux et qui pensent que tout ne s’arrête pas là. Alors, j’ai beaucoup à faire certes et en même temps je voudrais être prudent et optimiste à la fois sinon je ne vais pas entreprendre. Pour ce qui est de l’avenir d’Initiative Production et comme je le disais je compte aussi sur la contribution, sur la franche collaboration de mes aînés, je compte sur la franche collaboration de ceux qui vont venir vers moi pour des prestations pour telle ou telle chose ; déjà j’ai pu acquérir la confiance de certaines structures de la place, des sociétés pour lesquelles j’ai beaucoup travaillé en freelance. Aujourd’hui, en m’organisant en structure, en entreprise cela ne fait que consolider les choses et c’est déjà des perspectives pour mieux servir ceux qui ont mis leur confiance en moi et qui ont toujours trouvé une satisfaction quelconque dans mes prestations.

B24 : Avoir lancé IP nous semble un succès. Qu’est-ce qui a été la clé de votre réussite ?

DKY : La clé? Est-ce qu’on peut parler de clé du succès ? Je suis quelqu’un lorsque je veux entreprendre, je me donne du temps pour me préparer. Tout ce que vous voyez autour de moi a été acquis de façon très échelonnée tout simplement parce que je me suis fixé un objectif. Je me suis dit dans deux ans je fais ci et avant de faire ça il me faut ceci et cela et je me fais toujours un cahier et lorsque j’arrive à obtenir ce que je veux je barre ainsi de suite et quand il y a du nouveau, de nouvelles ambitions je continue de noter et dès lors que j’obtiens je supprime et si je n’arrive pas à l’avoir à l’échéance je me dis rien n’est perdu, on a toujours du temps, et je pense bien qu’on a toujours les moyens d’obtenir ce qu’on veut. Il faut se dire que moi je suis monteur, je suis caméraman, je suis réalisateur et ça fait que je bouge un peu partout selon que la responsabilité ou le besoin me fait appel.

B24 : Des mots à l’endroit des jeunes burkinabè, qui voudront entrer en entreprenariat?

DKY : Aujourd’hui lorsque je regarde la jeunesse burkinabè, je me pose mille questions si réellement on est conscient d’où on vient. On est toujours pris par les facilités. Je pense que le Burkinabè aujourd’hui devrait être le vrai intègre qu’on recherche car on nous accuse d’être trop rigoureux partout où on passe. C’est le secret que j’utilise en moi, je suis rigoureux envers moi-même et cette rigueur je le fais savoir à tous ceux qui collaborent avec moi ; et que le laxisme et le gain facile n’existe pas ; car il faut toujours travailler, et travailler dure et quand on travaille dure, Dieu nous donne toujours les moyens pour qu’on obtienne ce qu’on veut. On est très ambitieux car nous sommes dans un domaine très vaste et nous comptons vraiment créer un cadre attractif pour tous ceux qui ont envie vraiment d’entreprendre, qui ont envie de voir réaliser leurs rêves à un certain moment donné de leur vie.

Entretien réalisé par Boureima LANKOANDE
et Aboubakar KAMAGATE (Stagiaire), mardi 26 août 2014

4 Commentaires

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  • Isakck Maré
    16 septembre 2014 at 11 h 57 min - Reply

    Dimanche, WOOOH, j’aime trop son affaire, ses idées, son style, disons tout ce fait pour le peuple burkinabè et le monde entier! Encore bonne chance à lui, à nous et à burkina24!!!

  • Psychatra
    16 septembre 2014 at 11 h 59 min - Reply

    Très belle interview! Domaine assez professionnel quand même, moi je pense qu’il faut soutenir ces gens là. Merci

  • L’ermite
    17 septembre 2014 at 14 h 36 min - Reply

    Au delà de la personnes de l’interviewé, ces genres d’initiatives sont rares. Cependant, je pense que l’objectif initial de toute entreprise reste le profit, les bénéfices.

  • Layla
    9 janvier 2015 at 10 h 29 min - Reply

    Merci pour ces infos , instructif

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