Lavage des motos : Un business rentable pour Gérard Nikiéma à Ipelcé
Ipelcé, département et commune rurale de la province du Bazèga, est situé dans la région du centre-sud au Burkina Faso, précisément à 45 kilomètres de Ouagadougou sur l’axe Ouaga-Saponé. Dans cette localité, la pêche est l’activité par excellence qui occupe la jeunesse, au vu des barrages dont elle regorge. A côté de cette activité, plusieurs autres sont menées, question de contribuer au développement socioéconomique de la commune. Gérard Nikiéma, lui, a opté pour un domaine qui est retrouvé presque partout ailleurs, sauf dans sa zone : Laver les engins. Depuis maintenant trois bonnes années qu’il se donne pour mission de rendre propres les engins des habitants de sa localité, le jeune homme, la vingtaine révolue, tire bien son épingle du jeu. Dans les colonnes qui suivent, il dissèque sans langue de bois son métier qu’il juge noble et digne.
Ils sont nombreux à déserter les bancs pour s’adonner à des petites activités génératrices de revenus. Pour certains, faute de moyens, et d’autres, un choix personnel dû à l’influence de leur entourage. Gérard Nikiéma, lui, a choisi de prendre son destin en main, il y a trois ans de cela. Après avoir échoué à l’examen du BEPC, il décide d’abandonner l’école pour poursuivre sa destinée ailleurs.
« Quand j’ai échoué à mon examen, j’ai décidé de quitter l’école pour faire une petite activité et gagner un peu un peu. C’est dans ça, j’ai décidé de laver les motos », renseigne-t-il d’emblée.
Avec l’aide de son grand frère, il obtient une machine à laver, une barrique pour conserver de l’eau et quelques autres instruments qui lui ont permis de lancer son business. Pour mieux se rapprocher de la clientèle, Gérard Nikiéma s’est installé juste au-devant du marché central de la commune de Ipelcé à quelques pas du goudron. Dans cette position stratégique Gérard Nikiéma fait un travail remarquable. Et son business ne fait que grandir de jour en jour.
« Au début le marché n’était pas trop ça, pour avoir une moto à laver même c’était compliqué, puisque personne ne me connaissait. Au fur et à mesure, quand je lave une moto et c’était bien, les gens ont commencé à apprécier et c’est comme ça que j’ai commencé à avoir des clients, et aujourd’hui ça va mieux », fait-il savoir.
Au prix unitaire de 300 Francs CFA, il vend ses services à ceux qui le désirent. Reconnu pour la qualité de ses prestations, il arrive aujourd’hui à se prendre en charge. A l’entendre, il se fait de bonnes recettes par jour et arrive à faire des économies mensuelles.
« Par jour, je peux avoir 3.000 à 5.000, et même plus quand c’est le jour de marché. Ce qui peut me permettre d’avoir 60.000 à 75.000 FCFA par mois », confie Gérard Nikiéma.
Au-delà du lavage des motos, Gérard a développé son business en associant la vente d’essence. Cette initiative, il le dit, a été engendrée à la suite d’un long constat. « Il y a beaucoup de clients quand ils viennent laver leurs motos, ils se rendent comptent qu’ils n’ont plus assez de carburant.
D’autres aussi quand ils viennent laver, ils veulent se ravitailler en carburant en même temps pour continuer leur chemin. Donc on me demandait à chaque fois où on peut avoir le carburant à coté et autres, donc j’ai songé à vendre moi-même du carburant », relate-t-il.
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Aussi débordé soit-il, Gérard Nikiéma loue les services de Gaël Tapsoba, un jeune de 17 ans, qui travaille avec lui. Après son échec au CEPE, il a tout de suite pensé à travailler pour aider ses parents qui sont dans des conditions assez difficiles.
Pour lui, sa collaboration avec Gérard se passe plutôt bien, car à l’entendre, « Gérard est quelqu’un de bien. Côté travail, il fait un bon boulot, et il me paye très bien. Donc je suis content d’être avec lui ».
N’empêche, Gaël Tapsoba ne compte pas se limiter à laver des motos, puisqu’il a des ambitions encore plus grandes, notamment devenir un homme de tenue, pour contribuer à sa manière à vaincre le terrorisme au Burkina Faso.
« Plus tard, j’aimerais devenir un soldat. Nous voyons chaque jour notre pays attaqué par les terroristes. Attaques par ci, morts par-là, cela nous fatigue beaucoup. Donc je veux intégrer l’armée pour apporter ma contribution au développement du pays, et venger ceux qui sont tombés pour la patrie », informe le jeune Gaël Tapsoba.
Face au courage et la bravoure que dégage Gérard Nikiéma, il reçoit en longueur de journée les encouragements et félicitations des clients et riverains. Comme quoi, il n’y a pas de sot métier.
Gérard nourrit de grandes ambitions, qui sont entre autre d’ouvrir une boutique de vente de moto et autres…
Sié Frédéric KAMBOU
Burkina 24