Indice de développement humain : Le Burkina chute et se classe 184e sur 191 pays

Le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD) a organisé ce lundi 12 septembre 2022 un déjeuner de presse pour présenter le rapport mondial sur l’Indice de Développement humain (IDH) 2021-2022. Le déjeuner s’est tenu  en présence de la Représentante résidente du PNUD au Burkina, Elsie Laurence-Chounoune, du ministre burkinabè de l’Économie, des finances et de la Prospective, Dr Séglaro Abel Somé, de la coordinatrice du système des Nations-Unies au Burkina, Barbara Manzi et de Pierre Claver Damiba, économiste sénior, ancien fonctionnaire du PNUD. L’objectif du PNUD était de présenter le Rapport 2021-2022 de l’IDH et faire la promotion de cet « important outil de plaidoyer et de dialogue sur les politiques et stratégies de développement centrées sur la personne humaine ». 

Cela fait 32 ans que le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) calcule l’Indice de Développement humain (IDH), qui évalue la santé, l’éducation et le niveau de vie d’une nation. Le PNUD a présenté le Rapport 2021-2022 sur le thème : « Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un mode en mutation.

Selon la Représentante résidente du PNUD au Burkina, Elsie Laurence-Chounoune, le rapport 2021-2022 de l’IDH révèle que le Burkina a été classé 184e sur 191 pays.

Ce que révèle dans le détail l’IDH 2021-2022 du Burkina

Selon la représentante du PNUD au Burkina, « l’indice du Burkina cette année est de 0.449 alors qu’en 1999 il était de 0.295 soit une progression de 53.2%. L’espérance de vie a également augmenté au Burkina. Elle a augmenté de 9 ans depuis le début de ce rapport jusqu’à maintenant. Des avancées ont également été faites par rapport aux années de scolarisation (des Burkinabè, NDLR).

Cependant, indique Elsie Laurence-Chounoune, « là où le bât blesse (au niveau du Burkina, NDLR) c’est au niveau entre homme et femme. L’IDH de l’homme est de 0.471 alors que celui de la femme est de 0.425 ». Pour elle, le Burkina a donc « des efforts à faire en ce qui concerne l’accès des femmes aux services sociaux de base ».

Elsie Laurence-Chounoune, Représentante Résidente du PNUD au Burkina Faso

De façon globale, il faut donc retenir que le Burkina enregistre une baisse sur son Indice de développement humain. Cependant, à en croire le PNUD, cette baisse de l’IDH est commune à 90% de pays dans le monde.

Ce que revêt la baisse mondiale de l’IDH 

Le rapport  révèle qu’un « ensemble d’incertitudes s’accumulent et interagissent pour perturber la vie de manière inédite » avant de préciser que « les deux dernières années ont eu un impact dévastateur pour des milliards de personnes dans le monde, lorsque les crises comme le Covid-19 et la guerre en Ukraine se sont succédées et ont interagi avec des changements sociaux et économiques radicaux, des changements planétaires dangereux et une aggravation de la polarisation. »

Un constat alarmant pour le PNUD car depuis 32 ans qu’il calcule l’IDH, jamais celui-ci n’a diminué mondialement pendant deux années consécutives. « Le développement humain est retombé à ses niveaux de 2016, annulant ainsi une grande partie des progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable », s’est inquiété le PNUD.

En outre, la Représentante résidente de l’institution au Burkina ne désespère pas pour autant en ce qui concerne l’avenir du développement humain mondial. Pour elle, l’IDH mondial peut être rehaussé pour peu que certains leviers soient actionnés.

Ce qu’il faut pour renverser la tendance de l’IDH au Burkina et dans le monde

Pour Elsie Laurence-Chounoune, l’IDH a régressé parce que face aux problèmes que les populations vivent, ce sont des réponses conjoncturelles ou « tactiques » qui sont apportées et non structurelles ou à long terme.

Aussi le rapport recommande à ce que les politiques envers les populations aillent au-delà du court terme afin de trouver des solutions à long terme pour aider les populations. Aussi, citant les recommandations du rapport 2021-2022 de l’IDH, elle a indiqué que pour que la tendance s’inverse, il faut mettre en place des politiques axées sur l’investissement, sur les énergies renouvelables, l’innovation, l’assurance notamment la protection sociale et enfin sur des politiques qui prépareront les sociétés aux aléas d’un monde incertain, etc.

Le ministre en charge de l’économie, Dr Abel Seglaro Somé, dans le même ordre d’esprit a indiqué que Pierre Claver Damiba, a indiqué que pour que le Burkina améliore son Indice de développement humain, il va falloir réformer le système éducatif, l’adapter aux réalités burkinabè, réformer le système de santé et favoriser l’industrialisation.

Pierre Claver Damiba a pour sa part insisté sur le fait qu’il faut investir sur le capital humain, adopter une langue locale comme langue officielle et l’arrimer au système éducatif, faire en sorte que la constitution burkinabè soit rédigée en langue locale et adaptée aux réalités nationales et enfin avoir « une gouvernance forte pour mettre les Burkinabè sur le droit chemin ».

Abel Somé, ministre de l’Économie, des finances et de la Prospective

La représentante du PNUD a pour terminer indiqué que  son institution est disposée à accompagner le Burkina dans l’atteinte d’un meilleur Indice de Développement humain dans le respect strict du plan de développement économique et social en vigueur dans le pays.

Hamadou OUEDRAOGO et Dounia Marguerite Faustine FAGNEN (stagiaire)

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