Le Burkina emprunte 125 milliards de F CFA sur le marché boursier

9h45. Lundi 9 décembre 2019. Le son de cloche marquant le lancement du compte à rebours de la première cotation des obligations du Trésor public burkinabè a retenti dans la salle de réunion de Bravia Hôtel à Ouagadougou. L’Etat, à travers cette opération, a emprunté 125 milliards de F CFA auprès du grand public et a huit ans dont deux ans de différé pour rembourser.

L’Etat burkinabè a lancé en septembre le deuxième emprunt obligataire par appel public à l’épargne au titre de l’année 2019 dénommée « TPBF 6,50% 2019-2027 ». Cet emprunt visait à mobiliser un montant indicatif de 75 milliards de F CFA en faveur du Trésor public pour le financement du PNDES.

A la clôture de l’opération, au terme de la période de souscription, le montant total mobilisé s’est élevé à plus 148 milliards de F CFA, soit un taux de couverture de 197,50%. Pour tenir compte de sa stratégie d’endettement, l’Etat burkinabè a décidé de ne retenir que 125 milliards de F CFA mobilisés.

« Des investisseurs du Burkina, du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Togo, du Sénégal, du Niger, de la France, du Canada, du Gabon et de la Guinée Conakry ont participé à cette opération. A travers cette neuvième cotation d’une émission obligataire publique du Trésor du Burkina, l’Etat reste non seulement un acteur majeur du marché financier de l’UEMOA, mais gagne en notoriété et en crédibilité en référence aux différents investisseurs qui ont eu confiance en lui à travers l’achat de ses obligations », a expliqué le Directeur général de la SBIF, Alexis Lourgo.

Une bonne nouvelle pour la rémunération de l’épargne institutionnelle

Avec cette 9e introduction en bourse d’un emprunt obligataire d’Etat, le Burkina occupe désormais la seconde place sur le marché boursier après la Côte d’Ivoire sur le segment des obligations d’Etat.

La Société burkinabè d’intermédiation financière (SBIF) réalise, ainsi, à travers cette première cotation à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), sa 13e introduction en bourse en qualité de chef de file.

Cette régularité, selon le Directeur général de la BRVM, Dr Kossi Edoh Amenounvé, fait du Burkina le 3e émetteur souverain du marché obligataire avec un peu plus de 776 milliards de F CFA mobilisés depuis sa création. Il a tenu à rassurer les investisseurs en invitant particulièrement les PME à adhérer au marché obligataire. Il a également salué le dynamisme du Trésor et de la Comptabilité publique.

« Ceci constitue une bonne nouvelle pour la rémunération de l’épargne institutionnelle et particulière locale dont la mobilisation accrue constitue aujourd’hui l’une des priorités absolues face à la rareté des ressources extérieures traditionnelles », a soutenu la Directrice générale adjointe du Trésor et de la Comptabilité publique, Aminata Ouédraogo. Le Trésor public burkinabè a une longue expérience en matière d’émission de bons de Trésor, a-t-elle confié.

L’emprunt obligataire en français facile, selon Alexis Lourgo

« L’emprunt de l’Etat du Burkina est un crédit, un prêt que des personnes physiques ou morales accordent à l’Etat pour une durée bien déterminée. Ici c’est huit ans avec un taux d’intérêt annuel bien fixé à 6,50% pour permettre à l’Etat de financer le développement du pays. Et en retour, l’Etat se doit de rembourser, selon des échéances bien précises et avec les taux d’intérêts sur une période de huit ans. Cela se passe sur le marché financier et boursier.

Cet emprunt est très important comme tous les emprunts obligataires des pays en voie de développement. Ce sont des sources de financement complémentaire pour les ressources du budget. C’est cet argent qui nous permet de pouvoir développer notre pays, construire des écoles faire des routes, etc. ».

Noufou KINDO et Alice S. THIOMBIANO

Burkina 24

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