Loi 081 : Les syndicats lancent un ultimatum au gouvernement

Les centrales syndicales et les syndicats autonomes, réunis autour de l’Unité d’action syndicale (UAS), ont lancé ce 19 avril 2016 un ultimatum pour la mise en œuvre d’un certain nombre d’engagements et pour la communication d’un échéancier. Elles promettent un préavis de grève de 48 heures, suivi d’un autre de 72 heures, si d’ici fin avril, le gouvernement ne s’exécute pas.

Après l’assemblée générale du 15 avril 2016, les secrétaires généraux des centrales syndicales et des syndicats autonomes se sont réunis et ont décidé de donner le délai de fin avril au gouvernement pour leur fixer un échéancier « précis » de la mise en œuvre de ses engagements. L’UAS réclame également, dans ce délai, l’exécution de certaines activités.

Il s’agit de la tenue du comité qui doit relire l’arrêté portant procédures de traitement et modalités de liquidation de la retenue salariale pour fait de grève, la tenue d’un atelier de finalisation des deux textes qui doivent permettre les reversements de la nouvelle loi 081 et la tenue d’une session du cadre de concertation tripartite sur les prix des 14 produits de grande consommation avec extension de la liste des produits.

Si  en fin avril, ces engagements ne sont pas mis en œuvre, l’UAS promet « déposer un préavis de grève de 48 heures assorti d’un autre préavis de 72 heures au cas où la première grève n’aura pas abouti à la satisfaction de la plateforme », a déclaré Blaise Hien, président de mois des centrales syndicales, lors d’une conférence de presse ce 19 avril 2016 à Ouagadougou.

La base grogne

Celles-ci se défendent de faire de la surenchère et rappellent que le gouvernement n’a pas été forcé de prendre ces engagements. Ensuite, selon Olivier Ouédraogo de la Confédération syndicale burkinabè (CSB), les syndicales privilégient une « approche consensuelle » et « responsable ».

« Voilà pourquoi nous demandons des échéanciers. Sinon, on serait déjà  dans l’action », dit-il. « Les travailleurs ne sont pas fâchés, ils sont fauchés », ajoute pour sa part, Blaise Hien. « Les travailleurs sont impatients (…). Si nous devons prendre en compte la pression de la base, peut-être que nous ne serions pas là. La base estime que les choses sont très lentes et (…) nous pensons que ça peut aller plus vite que cela », révèle-t-il.

Concernant la feuille de route de l’opérationnalisaton de la loi 081 publiée par le gouvernement, Bassolma Bazié de la CGT-B émet des réserves, notamment sur le fait qu’elle n’est pas signée, donc « pas authentifiée ». « Elle engage qui ? », tranche-t-il, ajoutant qu’il n’y a toujours pas de décret d’application de la loi 081.

L’UAS précise par ailleurs que les actions qui seront menées concerneront également le secteur privé car des engagements  pris par le gouvernement le concernent.

Abdou ZOURE

Burkina24

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