« Panama Papers » : le dernier scandale des paradis fiscaux qui secoue le monde
L’affaire qui est fortement relayée par les médias sous l’appellation de « Panama Papers » concerne la fuite de données la plus importante de l’histoire du journalisme d’investigation. Elle dévoile au grand jour l’aspect moins reluisant de la finance offshore et éclabousse entre autres des ex-Chefs d’Etats africains et leurs progénitures, des sportifs et des milliardaires.
La révélation a été faite ce lundi 04 avril par le journal français Le Monde, associé au Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) de Washington et au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung, destinataire de la fuite. Ainsi, les avoirs cachés, dans des paradis fiscaux opaques, de leaders politiques mondiaux, de réseaux criminels, de stars du football ou de milliardaires ont été publiés.
Nous pouvons citer entre autres des proches du président de la Russie, Vladimir Poutine, ou le premier ministre de l’Islande, Sigmundur David Gunnlaugsson, mais aussi de nombreux autres noms de chefs d’Etat ou de personnalités politiques.
Le monde sportif est également touché avec une vingtaine de joueurs vedettes, évoluant notamment à Barcelone, au Real Madrid ou encore à Manchester United. Le plus célèbre d’entre eux est le footballeur argentin Lionel Messi. Le président suspendu de l’UEFA, Michel Platini fait partie des personnalités impliquées.
Des responsables africains cités
Aucun chef d’État africain en exercice n’est touché par ce scandale. En revanche l’ancien président soudanais, Amad Ali al-Mirghani, décédé en 2008, détenait des avoirs dans un paradis fiscal. A lui l’on pourrait ajouter des proches de président en exercice.
Nous pouvons citer, notamment, Clive Khulubuse Zuma, le neveu du président sud-africain Jacob Zuma, Mamadie Touré, la 4e épouse de l’ancien chef de l’État guinéen Lansana Conté, Mounir Majidi, le secrétaire particulier du roi du Maroc, Alaa Moubarak, le fils aîné de l’ancien président égyptien.
Le Ghana y est tristement représenté avec John Addo Kufuor, le fils aîné de l’ancien président ghanéen John Kufuor. Il en est autant pour la Côte d’Ivoire avec, le banquier Jean-Claude N’Da Ametchi, ancien proche du président Laurent Gbagbo et aujourd’hui proche de Charles Konan Banny.
La liste des personnalités africaines citées est d’autant plus longue qu’il y figure Jaynet Désirée Kabila Kyungu, députée et sœur jumelle du président de la RDC, Joseph Kabila, Abdeslam Bouchouareb, député et ministre algérien de l’Industrie et des Mines, José Maria Botelho de Vasconcelos, ministre angolais du Pétrole, Kalpana Rawal , vice-présidente de la Cour suprême du Kenya, Bruno Jean-Richard Itoua, ancien ministre de l’Energie et de l’Hydraulique et actuel ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technique du Congo-Brazzaville.
La liste se poursuit avec le général de brigade Emmanuel Ndahiro, directeur de l’agence rwandaise de renseignement de 2004 à 2011, et le Sénégalais Pape Mamadou Pouye. Ce dernier a été enfermé par la justice sénégalaise en même-temps que Karim Wade, à cinq ans pour complicité d’enrichissement illégal.
Kouamé L.-Ph. Arnaud KOUAKOU
Burkina24
Source : Le monde/Jeune Afrique